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Un confrère du juge représente Anticor, l’association qui a déposé plainte contre le député. Inacceptable pour la défense.

Olivier PAULY.

Le juge Renaud Van Ruymbeke.

L’audition de Richard Ferrand par Renaud Van Ruymbeke aura- t- elle lieu ? Rien n’est moins sûr. Le rendez-vous était programmé le 26 mars, au tribunal de grande instance de Paris. Mais il a été reporté dans l’attente d’une décision de la Cour de cassation. Celle- ci va devoir décider si le juge d’instruction parisien peut encore enquêter sur l’affaire dite des Mutuelles de Bretagne.

Dans ce dossier (1), l’association Anticor a déposé plainte contre le député macroniste finistérien. Elle veut savoir si Richard Ferrand, à l’époque directeur des Mutuelles, n’a pas usé de sa position pour leur faire louer et rénover un immeuble brestois, propriété d’une SCI dont il était actionnaire avec sa compagne. Sauf que… « Éric Alt, le représentant d’Anticor entendu par le juge Van Ruymbeke, est l’un de ses confrères, dénonce Me Philippe Bazire, avocat de Richard Ferrand. Il est lui aussi magistrat, lui aussi vice- président du tribunal de grande instance de Paris. Ce n’est pas acceptable. »

Le parquet général de Paris va donc interroger la Cour de cassation sur le sujet. Celle- ci devra se prononcer sur le dépaysement du dossier. C’est-à- dire son transfert à une autre juridiction que le TGI de Paris, où siège Renaud Van Ruymbeke. Si c’était le cas, celui- ci serait de facto dessaisi du dossier.

« Notre but n’est pas de faire le buzz, assure Me Bazire. Si le dossier était dépaysé, je suis convaincu que les magistrats saisis seront, comme Renaud Van Ruymbeke, de grands professionnels. Mais ce que nous voulons avant tout, c’est être jugé en toute indépendance d’esprit. » (1) D’abord classé sans suite par le parquet de Brest.

source: ouest France