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Un soldat yéménite participe à une manœuvre militaire soutenue par la coalition militaire dirigée par les Saoudiens dans la province orientale de Marib, au Yémen.
Un soldat yéménite participe à une manœuvre militaire soutenue par la coalition militaire dirigée par les Saoudiens dans la province orientale de Marib, au Yémen. | SOLIMAN ALNOWAB/EPA/MAXPPP

L’ONG accuse des pays occidentaux dont les États-Unis, la France ou encore le Royaume-Uni d’avoir violé la loi internationale en fournissant des armes à la coalition sous commandement saoudien, au Yémen, ayant été utilisées contre des cibles civiles, en 2017 et 2018.

Amnesty International a accusé vendredi des pays occidentaux, dont les États-Unis et le Royaume-Uni, de fournir des armes à l’Arabie saoudite et ses alliés qui se rendent coupables de « crimes de guerre potentiels » au Yémen, en conflit depuis trois ans. 

« De nombreuses preuves attestent que les flux d’armes irresponsables vers la coalition dirigée par l’Arabie saoudite ont causé d’énormes préjudices aux civils yéménites », a déclaré Lynn Maalouf, directrice de recherche sur le Moyen-Orient à Amnesty International. 

À l’approche du 3e anniversaire de l’intervention militaire de cette coalition au Yémen, le 26 mars 2015, l’organisation de défense des droits de l’Homme évoque en outre « la longue série de crimes de guerre potentiels » qu’elle a documentée. 

Victimes civiles

« Toutes les parties au conflit ont violé de manière répétée la loi internationale », note Amnesty.

Les victimes civiles n’ont « pas empêché les États-Unis, le Royaume-Uni et d’autres États, dont la France, l’Espagne et l’Italie, de continuer à transférer (à la coalition sous commandement saoudien) des armes pour des milliards de dollars », a déploré Lynn Maalouf en s’insurgeant contre le non respect du Traité sur le commerce des armes.

L’ONG déclare avoir analysé des images vidéo confirmant au moins deux attaques contre des cibles civiles, en août 2017 et en janvier 2018, utilisant des bombes fabriquées par les firmes américaines Lockheed Martin et Raytheon. 

L’attaque du 27 janvier 2018 dans le sud de la province de Taëz a touché une maison familiale à trois kilomètres du site militaire le plus proche. Six membres d’une même famille ont été tués ou blessés. La coalition a utilisé une bombe à guidage laser GBU-12 pesant 227 kg et fabriquée aux États-Unis par Lockheed, selon Amnesty.

« Crimes de guerre »

L’attaque d’août 2017 contre un quartier résidentiel de Sanaa a tué 16 civils et blessé 17 autres, en majorité des enfants, selon l’organisation basée à Londres, qui précise qu’une bombe fabriquée par Raytheon a été utilisée contre une résidence civile. 

Depuis le début conflit, Amnesty International affirme avoir documenté 36 raids aériens de la coalition sous commandement saoudien qui semble avoir « violé la loi humanitaire internationale ». « Nombre » de ces frappes « pourraient constituer des crimes de guerre ». Ces raids ont abouti à 513 tués civils (y compris 157 enfants) et 379 blessés civils, selon l’organisation. 

Amnesty International n’épargne pas les rebelles Houthis, affirmant qu’ils ont visé « de manière indiscriminée » des zones résidentielles, notamment en janvier et en février 2018 à Taëz, troisième ville du Yémen. 

Depuis mars 2015, près de 10 000 personnes ont été tuées et plus de 53 000 blessés au Yémen, théâtre de la « pire crise humanitaire » du monde, selon les Nations unies.