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AFP
Des missiles ont frappé tôt lundi un aéroport militaire syrien, tuant des combattants prorégime, mais les Etats-Unis et la France ont démenti en être à l’origine pour punir le régime après une attaque chimique présumée sur une ville rebelle.
« Plusieurs missiles ont frappé l’aéroport du T-4″, également connu sous le nom de Tiyas, dans la province centrale de Homs, a rapporté l’agence de presse officielle syrienne Sana, affirmant qu' »une attaque américaine est soupçonnée » avant de retirer toute référence aux Etats-Unis.
L’origine de la frappe, qui s’est déroulée peu avant l’aube, reste indéterminée. L’aéroport avait été visé en février par Israël, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme. Contactée lundi par l’AFP, l’armée israélienne a « décliné tout commentaire ».
Le Pentagone a rapidement réagi en assurant que ses forces armées « ne mènent pas de frappes aériennes en Syrie ». « Ce n’est pas nous », a de son côté déclaré le porte-parole de l’état-major des armées françaises, le colonel Patrik Steiger, à l’AFP.
L’agence Sana a fait état de morts et de blessés mais sans donner de chiffres.
Un correspondant de l’AFP dans l’est du Liban, voisin d’Israël et de la Syrie et dont l’espace aérien est régulièrement pénétré par l’aviation israélienne quand elle mène des raids en Syrie, a entendu un avion voler en direction de la frontière avec la Syrie, peu après 03H00 du matin (minuit GMT).
– « Payer le prix fort » –
AFP / Gal ROMA Frappes de missiles en SyrieLa frappe est intervenue après un entretien téléphonique entre les président américain Donald Trump et français Emmanuel Macron, qui ont échangé « leurs informations et leurs analyses confirmant l’utilisation d’armes chimiques » à Douma, selon la présidence française.
Les deux hommes se sont prononcés pour « une réponse forte et commune » et entendent tenir le régime de Damas pour responsable « de ses violations continues des droits de l’homme », a rapporté de son côté la Maison Blanche.
Dimanche déjà M. Trump, avertissait le régime et ses alliés qu’il faudra en « payer le prix fort ». « De nombreux morts, y compris des femmes et des enfants, dans une attaque CHIMIQUE insensée en Syrie », avait-t-il tweeté.
Il a pointé du doigt la « responsabilité » de la Russie et de l’Iran, soutiens indéfectibles du président Assad, qu’il a qualifié « d’animal ».
Lundi, la frénésie diplomatique doit se poursuivre. Deux réunions du Conseil de sécurité de l’ONU doivent avoir lieu, la première à 15H30 GMT, réclamée par la France, la seconde, à 19H00 GMT, convoquée par la Russie.
Moscou a mis en garde Washington contre une intervention militaire « pour des prétextes fabriqués » qui pourrait « mener aux plus lourdes conséquences ».