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Le président sud-coréen Moon Jae-in et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un dans le village de Panmunjom, où se trouve la frontière de béton qui marque à l’intérieur de la zone démilitarisée la division de la péninsule. Photo : Reuters/Handout .
Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président sud-coréen Moon Jae-in sont finalement réunis dans la zone démilitarisée qui sépare leurs pays pour un sommet historique, qui a pour but de concrétiser la paix et mettre fin à des années de tensions sur la question nucléaire.
Avant le début des discussions officielles, Kim Jong-un a foulé le sol sud-coréen à Panmunjom, le « village de la trêve », un symbole de détente, où il a serré la main du président Moon, vendredi matin (heure locale) à la frontière de béton qui marque la division de la péninsule à l’intérieur de la zone démilitarisée.
Les deux hommes ont également brièvement marché du côté nord de la frontière.
« Je suis heureux de vous rencontrer », a lancé Moon Jae-in à Kim Jong-un.
Ce dernier, qui a été derrière l’accélération du programme nucléaire et balistique de la Corée du Nord depuis son arrivée au pouvoir en 2011, est le premier leader nord-coréen à mettre le pied au Sud depuis l’armistice signé il y a 65 ans.

Moon veut un « accord audacieux »
« J’espère que nous aurons des discussions franches et que nous parviendrons à un accord audacieux afin d’offrir à l’ensemble du peuple coréen et aux gens qui veulent la paix un grand cadeau », a déclaré le président sud-coréen Moon Jae-in.
Les deux premiers sommets intercoréens, en 2000 et 2007, ont eu lieu à Pyongyang.
Le devenir de l’arsenal atomique de Pyongyang devrait être au cœur des discussions, qui pourraient aussi aborder la question d’un traité de paix pour mettre formellement un terme à la guerre de 1950-1953.
Cette rencontre ouvrira également la voie à un autre sommet très attendu entre M. Kim et le président américain Donald Trump.
Washington souhaite que le sommet intercoréen mène à « un futur de paix ». Dans un communiqué, la Maison-Blanche dit souhaiter que les pourparlers permettent « d’aller vers un futur de prospérité pour toute la péninsule coréenne ».
Benoît Hardy-Chartrand, chercheur associé à la Chaire Raoul-Dandurand et professeur à l’Université Temple à Tokyo, ne s’attend pas à de « grandes décisions ou à des déclarations-chocs », a-t-il dit en entrevue à 24/60. Il se dit toutefois « relativement optimiste ».
Il estime qu’il y a moins de risque d’achoppement « puisque la vision des deux parties semble plus compatible ».
M. Hardy-Chartrand s’inquiète plus pour le sommet entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen, qui doit avoir lieu fin mai ou début juin. C’est là, pense-t-il, où il y a « beaucoup plus de risques de déraillement des pourparlers ».
