DOMINIQUE DE VILLEPIN reste un soutien d’Emmanuel Macron, mais il vient de lui adresser un avertissement. « Attention à la surchauffe diplomatique et militaire », a lancé, hier, l’ex-Premier ministre dans l’émission « BFM Politique » .

« La France est présente sur tous les fronts, le président multiplie les rencontres, les discours, les voyages, mais je ne suis pas sûr que cela suive derrière », estime l’ancien patron du Quai d’Orsay. Notre diplomatie « manque de propositions concrètes et de stratégie, en particulier avec l’Europe ». Exemple, les frappes en Syrie, dont il n’est « pas sûr qu’elles créent des conditions plus favorables pour la négociation » et qui n’auraient dû intervenir qu’après une concertation plus large avec les Russes, les pays de la région et les Européens.

POUR UN « CONSEIL NATIONAL DE SÉCURITÉ »

Autre regret, l’attitude de Donald Trump et de Macron vis-à-vis de l’Iran : « Déchirer l’ancien accord sur le nucléaire serait un très mauvais signal pour la non prolifération. » Il faut « un accord régional de sécurité » en mettant autour de la table Israël, l’Arabie saoudite et la Turquie.

Pour remédier à cette absence de vision, Villepin propose la création d’un « Conseil national de sécurité […], un vivier d’idées », avec pour mission « de donner au président un temps d’avance par rapport aux crises qui se multiplient ». Lui-même pourrait-il en prendre la tête ? « Certainement pas », tranche-t-il. Et de pointer « la façon dont le président travaille : il n’aime pas avoir des personnalités qui lui fassent de l’ombre ».