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« Anticapitalistes, anarchistes… »

« Les black blocs forment, dans les manifestations, des groupes éphémères, dont l’objectif est de commettre des actions illégales, en formant une foule anonyme non identifiable, expliquait alors Pierre-Henry Brandet, qui était le porte-parole du ministère de l’Intérieur. C’est la raison pour laquelle ces individus portent des vêtements noirs ou très sombres, ce qui rend difficile le travail d’identification et d’interpellation. Ils s’habillent ainsi au dernier moment et changent immédiatement de tenue une fois les exactions terminées. »

« Ils sont anticapitalistes, écologistes radicaux, anarchistes, généralement anti-Etat, ce qui les place à l’extrême gauche de l’échiquier politique, abonde dans Les Inrocks Francis Dupuis-Déri, auteur du livre Les black blocs, la liberté et l’égalité se manifestent. Cependant selon les pays ils n’aiment pas ces étiquettes, car elles peuvent faire référence à des forces politiques dans lesquelles ils ne se reconnaissent pas. » Pour preuve, à l’automne dernier, ils s’en étaient pris à un meeting que Jean-Luc Mélenchon organisait place de la République. A cette occasion, l’un d’entre eux avait échangé avec un militant insoumis pour expliquer son mode d’action.

Made in Allemagne

 

C’est outre-Rhin qu’il faut aller pour trouver leurs origines. Leur tactique est en effet issue du mouvement autonome allemand des années 1980. Ces groupuscules opèrent alors sous le nom collectif de « Schwarzer Block » (« Bloc noir ») : vêtus de noir, ils portent masques et capuches pour éviter d’être identifiés par la police. Par extension, les groupes les plus virulents de militants anarchistes ou autonomes au sein des manifestations en marge de sommets internationaux ont été baptisés black blocs par les policiers.