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En 2016, dans « C à vous » sur France 5, il avait notamment affirmé que la France vivait « depuis trente ans une invasion » et que « dans les innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées » se jouait une « lutte pour islamiser un territoire », « un djihad ».

 Ce jeudi 3 mai, Eric Zemmour a été condamné en appel à 5 000 euros d’amende pour provocation à la haine religieuse pour des propos anti-musulmans qu’il a tenus le 6 septembre 2016 dans l’émission « C à vous » sur France 5. Il doit également verser un euro de dommages et intérêts à l’association CAPJPO EuroPalestine, qui avait engagé les poursuites, et 3 000 euros pour les frais de justice.

En 2016, Eric Zemmour avait estimé qu’il fallait donner aux musulmans « le choix entre l’islam et la France ». En outre, le polémiste avait affirmé que la France vivait « depuis trente ans une invasion » et que « dans les innombrables banlieues françaises où de nombreuses jeunes filles sont voilées » se jouait une « lutte pour islamiser un territoire », « un djihad ». La cour d’appel de Paris a donc jugé que ces deux passages « visaient les musulmans dans leur globalité et constituaient une exhortation implicite à la discrimination », a expliqué la présidente à l’audience.

 Cependant, la cour n’a pas retenu les trois autres passages de l’émission, pour lesquels Éric Zemmour avait été condamné en première instance. Il soutenait notamment que « tous les musulmans, qu’ils le disent ou qu’ils ne le disent pas » considéraient les djihadistes comme de « bons musulmans ». Selon la cour d’appel, ces propos ne comportaient « pas d’exhortation, même implicite, à la provocation à la haine, telle que la nouvelle jurisprudence » l’impose. La Cour de cassation estime depuis juin 2017 qu’une « incitation manifeste » ne suffit pas à caractériser le délit et qu’il faut désormais « pour entrer en voie de condamnation » que les propos relèvent d’un « appel » ou d’une « exhortation ».