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© Sana Sana Source: Sputnik Colonnes de fumée dans le ciel de Deraa, en Syrie méridionaleAprès l’échec de premiers pourparlers, la reprise de l’offensive de l’armée syrienne a finalement convaincu ces derniers de revenir à la table des négociations. Moscou exige un désarmement des rebelles et le retour de l’armée syrienne dans la zone.
Ce 5 juillet, les groupes rebelles dans la zone méridionale de la Syrie ont annoncé leur intention de revenir aux négociations avec Moscou. «Les pourparlers vont reprendre», a en effet déclaré à l’AFP Hussein Abazeed, un porte-parole des rebelles. Cette annonce fait suite à la reprise des bombardements intensifs le 4 juillet au soir dans la région de Deraa.
En effet, la veille, ces mêmes groupes avaient annoncé l’échec des pourparlers engagés il y a plusieurs jours avec la Russie qui soutient l’effort du gouvernement syrien dans sa reprise en main du territoire nationale. «Les négociations n’ont abouti à aucun résultat : les Russes ont insisté pour que l’artillerie lourde des rebelles soit abandonnée en une seule fois», avait ainsi expliqué à l’AFP Ibrahim al-Jabbawi, le porte-parole d’un regroupement de factions rebelles.
En conséquence, Damas avait relancé l’opération militaire initiée le 19 juin dernier et qui a pour but soustraire ces territoires bordant la Jordanie et le plateau du Golan, illégalement occupé par Israël, des mains des rebelles armés. L’opération avait été suspendue début juillet, précisément afin de faciliter les négociations entre Moscou et les groupes de combattants. La reprise des négociations permet de nourrir de nouveaux espoirs de paix.
Toutefois les points de désaccord demeurent. Les rebelles se disent prêts à abandonner leur artillerie lourde de manière progressive : Moscou, de son côté, demande que leurs artilleries lourde et moyenne soient abandonnées et exige que les rebelles s’engagent à l’avenir aux côtés de l’armée syrienne, notamment au sein de forces antidjihadistes. Le plan proposé par Moscou prévoit également que l’armée syrienne puisse regagner ses casernes et que la police légale fasse son retour dans ses zones. Enfin, contrairement à la doctrine appliquée jusque là dans d’autres régions syriennes, il n’est cette fois pas question d’autoriser le transfert de combattants vers d’autres zones contrôlées par les forces rebelles.
Parallèlement, la Russie multiplie les efforts diplomatiques afin de parvenir à une solution pérenne pour la Syrie. Le 4 juillet, le ministre des Affaires étrangères jordanien, Ayman al-Safadi rencontrait son homologue russe Sergueï Lavrov à Moscou. «La priorité pour résoudre la situation dans le sud de la Syrie est de trouver une solution politique», avait résumé le ministre jordanien, plaidant en faveur d’un cessez-le feu.
A l’ONU, la Russie s’est opposée jeudi à l’adoption par le Conseil de sécurité d’une déclaration sur la situation dans le sud de la Syrie, après une réunion d’urgence.
Un diplomate, sous couvert d’anonymat, a indiqué que tout avait été essayé pour que Moscou accepte une déclaration centrée sur l’aide humanitaire, mais en vain. Les Russes « sont sur leur offensive », a-t-il dit.
Dans un communiqué, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a affirmé que « 750.000 vies étaient en danger » dans le sud-ouest syrien où le nombre de personnes déplacées atteint « 325.000 ».
D’après le Comité international de secours, les familles déplacées doivent lutter contre des températures très élevées, jusqu’à 45°, des vents du désert, des scorpions et serpents.
Des déplacés ont trouvé refuge près de la frontière jordanienne et de la ligne de cessez-le-feu avec Israël sur le Golan, où ils vivent dans un dénuement total. Mais ni la Jordanie ni Israël ne veut les accueillir.
Le Conseil norvégien pour les réfugies (NRC) a pressé jeudi la Jordanie d' »ouvrir ses frontières » aux déplacés et réclamé que la communauté internationale apporte son aide à ce pays pour qu’il puisse faire face à cette « crise humanitaire ».
Source : RT avec Afp