Étiquettes

, ,

afp

AFP/Archives / Bertrand GUAY Le Premier ministre Edouard Philippe à la sortie de l’Elysée, le 11 juillet 2018 à Paris

Emmanuel Macron toujours mutique, Édouard Philippe s’est employé à défendre l’exécutif mardi en relativisant l’affaire Benalla, lors d’une séance électrique de questions au gouvernement à l’Assemblée, alors que les auditions se mutliplient et que le dépôt d’une motion de censure est en vue.

« Rien n’a été masqué, rien n’a été omis », a assuré le Premier ministre, soumis au feu roulant de questions des chefs de groupe, de Christian Jacob (LR) à Valérie Rabault (PS) en passant par André Chassaigne (PCF) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) et le premier secrétaire du PS Olivier Faure qui a dénoncé « un clan qui s’autorise tout » autour du chef de l’État.

Emmanuel Macron toujours mutique, Édouard Philippe s’est employé à défendre l’exécutif mardi en relativisant l’affaire Benalla, lors d’une séance électrique de questions au gouvernement à l’Assemblée, alors que les auditions se mutliplient et que le dépôt d’une motion de censure est en vue.

C’est dans une atmosphère très tendue que le Premier ministre a brisé le silence de l’exécutif dans l’affaire Benalla. « Une dérive individuelle » et non pas « une affaire d’État », a soutenu M. Philippe sous les ovations du groupe En Marche et les quolibets de l’opposition.

« Rien n’a été masqué, rien n’a été omis », a assuré le Premier ministre, soumis au feu roulant de questions des chefs de groupe, de Christian Jacob (LR) à Valérie Rabault (PS) en passant par André Chassaigne (PCF) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) et le premier secrétaire du PS Olivier Faure qui a dénoncé « un clan qui s’autorise tout » autour du chef de l’État.

M. Philippe a admis des « questions » sur la « proportionnalité » de la sanction infligée début mai à M. Benalla, une simple mise à pied de 15 jours après avoir frappé des manifestants le 1er mai pour ce proche collaborateur d’Emmanuel Macron. Mais « la célérité » de la réponse n’est « pas contestable », a-t-il assuré.

AFP / Maryam EL HAMOUCHI Les protagonistes de l’affaire Benalla

L’exercice s’est poursuivi au Sénat, où pas moins de sept questions d’actualité ont été assénées au Premier ministre, tandis qu’à l’Assemblée, le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, planchait à son tour devant la Commission des lois de l’Assemblée, toujours réunie en formation de commission d’enquête.

M. Strzoda a notamment expliqué pourquoi il n’avait pas signalé les faits commis par M. Benalla à la justice, en soulignant notamment que les spécialistes de l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) avaient analysé la scène, et qu' »aucune information de cette analyse » allant dans le sens d’un signalement ne lui avait été communiquée.

Le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler, bras droit du chef de l’État, répondra pour sa part jeudi aux questions des sénateurs, confirmation que l’affaire tutoie bien les sommets. Enfin Gérard Collomb, qui s’est déjà plié aux questions des députés lundi, était encore entendu par les sénateurs mardi en fin de journée.

– Une « dérive individuelle » –

La tension n’est pas près de retomber au parlement: le président du groupe LR Christian Jacob a annoncé le dépôt d’une motion de censure contre le gouvernement, probablement la semaine prochaine, afin qu’il « s’explique ».

Elle a peu de chance d’être votée, mais annonce la perspective d’un long débat pour Édouard Philippe. La France insoumise, qui cherche à déposer sa propre motion avec l’appui des communistes et des socialistes, n’a pas exclu de voter le texte LR.

POOL/AFP/Archives / Ludovic MARIN Le directeur de cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, à Ajaccio, le 6 février 2018

Les oppositions, profitant d’une majorité « au début perdue » selon les mots d’une source gouvernementale, ont déjà provoqué le renvoi à la rentrée de l’examen du projet de loi constitutionnel.

Armée d’un argumentaire censé démonter « les privilèges d’Alexandre Benalla », la macronie monte crescendo au créneau pour réfuter à l’unisson toute « affaire d’État » et évoquer une « dérive individuelle ».

Cette ligne a de nouveau été tracée mardi lors de l’habituel petit-déjeuner de la majorité à Matignon, auquel ont participé les patrons du groupe La République en Marche, Richard Ferrand, et MoDem, Marc Fesneau, ainsi que le secrétaire d’État aux Relations avec le Parlement Christophe Castaner. Le Premier ministre s’est ensuite rendu à la réunion hebdomadaire des députés LREM, à huis clos, où il a accusé les oppositions « de ne pas vouloir la vérité mais la crise », en prélude d’une après-midi orageuse.

Lundi, Gérard Collomb avait nié avoir commis une quelconque faute dans la gestion de cette affaire et a imputé les éventuels manquements notamment au préfet de police Michel Delpuech. Qui, dans la foulée, s’est défendu pied à pied et à renvoyé Élysée et place Beauvau à leurs responsabilités.

Mardi, un haut responsable policier a dû rétropédaler après son audition lundi soir, dans laquelle il avait laissé entendre que M. Benalla avait assisté à des réunions sécuritaires durant la période où il était censé être suspendu. Il pourrait éventuellement être auditionné de nouveau.