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Moqtada Sadr.

Moqtada Sadr. Photo : Reuters/Alaa Al-Marjani

L’alliance du nationaliste Moqtada Sadr et des communistes a confirmé sa première place avec 54 sièges aux élections législatives irakiennes du 12 mai après le recomptage manuel décidé en juin par la Cour suprême en raison de soupçons de fraude, a annoncé vendredi la commission électorale.

Agence France-Presse

L’unique changement à l’issue du décompte manuel concerne l’Alliance de la Conquête, regroupement d’anciens combattants anti-djihadistes proches de l’Iran, qui a gagné un siège, au détriment d’une liste locale à Bagdad.

Elle maintient sa seconde position avec 48 sièges au lieu de 47, a précisé dans un communiqué la Commission composée de 9 juges.

La liste du premier ministre Haider Al-Abadi reste en troisième position avec 42 sièges, suivie de celle du laïc Iyad Allawi, qui compte de nombreuses figures sunnites (21 sièges) et celle de la liste de Hikma du dignitaire chiite Ammar Al-Hakim (19 sièges).

En raison du système électoral à la proportionnelle, aucune liste ne peut à elle seule obtenir la majorité absolue. Des alliances doivent donc se nouer pour obtenir la majorité des 329 sièges du nouveau Parlement.

La Cour suprême doit désormais proclamer les résultats définitifs, puis le président de la République sortant a quinze jours pour convoquer le nouveau Parlement, qui doit élire un nouveau chef de l’État qui choisira un premier ministre au sein de la coalition majoritaire.

Les chiites au pouvoir

Pour la première fois depuis l’instauration du multipartisme en 2005, après la chute du dictateur Saddam Hussein, et la conquête du pouvoir par les chiites, majoritaires en Irak, les partis de cette communauté se sont présentés en ordre dispersé aux législatives du 12 mai.

Moqtada Sadr, qui avait multiplié les signes d’indépendance face à l’Iran, allant même jusqu’à effectuer une visite en Arabie saoudite, grand rival de Téhéran, a remporté les élections à la tête d’une alliance inédite avec les communistes.

Depuis, l’Iran chiite est à la manoeuvre. L’influent général Ghassem Soleimani, émissaire iranien régulièrement impliqué dans les affaires irakiennes, a tout d’abord tenté de constituer une coalition sans M. Sadr.

Mais ayant réalisé qu’il était difficile à écarter, Téhéran cherche désormais à l’inclure dans une vaste alliance chiite pour le neutraliser.