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Le président des États-Unis, Donald Trump

Le président des États-Unis, Donald Trump, se livre régulièrement à des attaques verbales contre une partie de la presse américaine. Photo : Reuters/Leah Millis

Depuis son arrivée à Washington, les médias sont régulièrement ciblés par une rhétorique hostile de la part de Donald Trump, mais leur réplique s’organise. Plus de 100 publications américaines feront paraître, le 16 août, un éditorial dénonçant les prises de position antimédia du président des États-Unis.

Radio-Canada avec CNN

Le Boston Globe a contacté des comités rédactionnels de journaux au cours des derniers jours en leur proposant une « réponse coordonnée » à la rhétorique du président Trump.

Sur son compte Twitter, le président américain se livre régulièrement à des attaques verbales contre une partie de la presse américaine, qu’il accuse de mensonges et de fausses informations quand elle critique son action ou publie des renseignements embarrassants à son égard.

Le 5 août, par exemple, dans un tweet, le président affirmait que les « fausses nouvelles » le détestent quand Trump dit qu’elles sont l’ennemi du peuple, parce qu’elles savent que c’est vrai. « Ils [les médias] provoquent délibérément une grande division et de la méfiance, ajoutait-il. Ils peuvent aussi provoquer la guerre! Ils sont très dangereux et malades! »

« Nous vous proposons de publier un éditorial le 16 août à propos des risques que représentent les attaques de cette administration sur la presse », expliquait le Boston Globe dans sa proposition.

Samedi, plus de 100 publications s’étaient déjà engagées à publier un éditorial sur le sujet proposé.

La réponse des publications a été importante, a expliqué Marjorie Pritchard, la directrice adjointe des pages éditoriales du Boston Globe. « Nous avons quelques quotidiens d’importance, mais la majorité d’entre eux proviennent de plus petits marchés, tous enthousiastes de s’opposer aux attaques contre le journalisme de Donald Trump », a précisé Mme Pritchard à CNN.

Il ne s’agit pas d’un éditorial unique qui sera reproduit dans tous les quotidiens qui participeront à cette initiative. Chaque publication publiera son texte affirmant que la guerre livrée aux médias par le président républicain doit prendre fin.

« Les mots différeront, mais au moins nous pouvons nous entendre sur le fait que ces attaques sont alarmantes », a ajouté Mme Pritchard.

Des propos qui menacent la sécurité des journalistes, dit l’ONU

Au début d’août, le rapporteur de l’ONU pour la liberté d’expression soutenait que les propos véhéments du président Trump à l’égard de la presse menacent la liberté d’information et alimentent le risque de violences réelles contre les journalistes.

« Ces attaques vont à l’encontre de l’obligation du pays de respecter la liberté de la presse et les droits de l’homme internationaux », affirme David Kaye dans un communiqué commun avec Edison Lanza, qui occupe un poste similaire à la Commission interaméricaine des droits de l’homme.

Les deux experts de la liberté d’expression ont dit que les attaques de Trump contre la presse sont conçues pour susciter des doutes sur des faits vérifiables, et que lui et son administration avaient cherché à saper la réputation des médias.

« Cependant, il n’a pas réussi à montrer, ne serait-ce qu’une fois, que des reportages avaient été motivés par de mauvaises intentions », selon MM. Kaye et Lanza.