La pression fiscale augmente discrètement sur les particuliers, malgré les grandes déclarations du gouvernement qui disent le contraire. En réalité, les Français sortiront rincés de l’exercice 2018 et, sans un effort majeur, 2019 sera tout aussi difficile. Pour Emmanuel Macron, cette situation risque de tourner au cauchemar, tant elle ancre la théorie du président des riches.

La pression fiscale sur les particuliers risque de devenir un puissant talon d’Achille pour Emmanuel Macron. Elle ne cesse en effet d’augmenter comme si les particuliers avaient désormais vocation à financer l’essentiel des nouvelles politiques publiques.
Pendant ce temps, les recettes fiscales issues des entreprises s’effondrent.
Forte hausse de la pression fiscale sur les particuliers
Les derniers chiffres de la situation mensuelle du budget de l’État sont particulièrement évocateurs sur le sujet. On en trouvera ci-dessus une belle synthèse, au 30 juin, dressée par Bercy. Une rapide lecture des mouvements enregistrés sur les recettes comparés au 30 juin 2017 souligne toute la difficulté des discussions budgétaires qui auront lieu à l’automne sur le budget 2019.
En un an, les recettes fiscales nettes ont baissé de 3,5 milliards, c’est-à-dire de 2,4%. Mais le produit de l’impôt sur le revenu a augmenté de 1,5 milliard. Le produit de la taxe sur les carburants a augmenté de 500 millions (environ 10%). Le produit de la TVA a augmenté de 2 milliards (soit 4% de hausse).
Autrement dit, en un an, les particuliers ont vu leur pression fiscale augmenter de 4 milliards € ! Un chiffre qui annihile la baisse des cotisations sociales. Dans la pratique, chaque Français a versé 60 euros nouveaux à l’État en un an.
La pression fiscale frappe durement les classes moyennes
On retirera quelques évidences de cette accumulation de chiffres.
Si l’on se souvient que seuls 50% des ménages acquittent un impôt sur le revenu positif, on comprendra que la vigueur de la hausse de l’impôt sur le revenu (3,3%) touche d’abord les classes moyennes, grands perdants de l’exercice budgétaire 2018, et probables grands perdants de l’exercice 2019, sauf à ce qu’Emmanuel Macron n’annonce pour eux une mesure compensatoire (ce dont on doute). Une fois de plus, donc, les classes moyennes portent l’essentiel de l’effort collectif.