8 septembre 1855 Prise de Malakoff

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Le 8 septembre 1855, le général de Mac-Mahon s’empare avec ses zouaves de la tour Malakoff, qui surplombe la citadelle de Sébastopol. Ce succès laisse entrevoir la fin de l’épuisante guerre de Crimée, entamée un an plus tôt.

Joseph Savès

Insupportable enlisement

Entamée dix-huit mois plus tôt, la guerre de Crimée s’est très vite enlisée dans des combats meurtriers mais inutiles comme la charge de la Brigade légère. À Londres et Paris, l’opinion s’exacerbe. Un consommateur parisien est interpellé pour avoir lancé dans un café : « C’est ici comme à Sébastopol, on ne peut rien prendre ! ». Sur le front, le général Aimable Jean Pélissier succède en mai 1855 au général François de Canrobert à la tête du corps expéditionnaire français. Il renforce aussitôt la pression sur les Russes de Sébastopol.

Le général Patrice de Mac-Mahon va débloquer le conflit en attaquant la tour de Malakoff. Il prend la tête des colonnes d’assaut et se jette un combat acharné. Le général Pélissier apprend là-dessus que la position a été minée. Craignant le pire, il enjoint à cinq reprises à Mac-Mahon de renoncer mais ce dernier s’entête… et finalement remporte la position.

Selon une aimable légende, il aurait informé son supérieur de sa volonté de tenir la tour coûte que coûte en lui télégraphiant ces simples mots : « J’y suis, j’y reste ! »

La chute de Malakoff va décider du sort de Sébastopol et de l’issue de la guerre. Les Russes se retirent de la citadelle deux jours plus tard, après l’avoir proprement incendiée.

Aimable,dites-vous ?

Le général Aimable Pélissier est récompensé en devenant dès le 12 septembre 1855 le premier Maréchal de France du Second Empire. Napoléon III prolonge de la sorte une tradition instaurée par son oncle.

Aimable Jean Pélissier, duc de Malakoff (6 novembre 1794, Maromme ; Alger, 22 mai 1864)À son retour à Paris, comblé d’honneurs et de rentes, le maréchal Pélissier est nommé sénateur et reçoit le titre de duc de Malakoff. Il revient en 1860 en Algérie comme gouverneur général.

Il s’y était déjà illustré pendant la guerre contre Abd el-Kader en assumant la responsabilité de l’« enfumade » des grottes du Dahra, ce qui lui avait valu d’être promu par le général Bugeaud du grade de colonel à celui de général de division.

Officier particulièrement dur, le maréchal n’avait d’aimable que le prénom. En Crimée, il est arrivé que l’un de ses soldats, excédé par ses brimades, le mette en joue et tire. Incident de tir, le coup ne part pas. Pélissier, qui a tout vu, inspecte l’arme et constatant un manque d’entretien de l’arme punit le soldat pour ce motif… et celui-là seul.

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