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« La République est en train de s’abîmer »
François Baroin a eu, ce matin, lors d’une interview sur RTL, l’occasion de revenir sur les raisons de ce rassemblement : interrogé sur les démissions de maires dont il a beaucoup été question cet été, il a mis l’accent sur le fait que ce sont, plus encore, « les adjoints et les conseillers municipaux » qui démissionnent, ces « bénévoles si disponibles » qui font vivre les conseils municipaux. « C’est la République qui est en train de s’abîmer, estime le maire de Troyes, et face à cela on ne peut pas rester silencieux. » Concernant les relations avec le gouvernement et le chef de l’État, François Baroin a énuméré les motifs de colère des élus (suppressions des emplois aidés, diminution des APL, passage de 10 à 13 milliards d’euros de l’exigence de diminution des dépenses des collectivités, accusations de « clientélisme »…) et a déclaré : « Nous sommes allés de déceptions en déceptions, et aujourd’hui on n’est pas loin de la rupture. » Il a qualifié les relations avec l’État de « tendues », parlant de « dialogue de sourds ».
La CNT, un « gigantesque échec » selon André Laignel
L’avant-veille, le premier vice-président délégué de l’AMF, André Laignel, avait également évoqué ce rassemblement lors d’une interview donnée à Maires de France (interview à paraître dans le numéro d’octobre). « Disons-le clairement : la Conférence nationale des territoires (CNT), créée par le gouvernement, est un gigantesque échec car l’État nous a menti. Il n’y a jamais eu de véritable dialogue et encore moins de négociation. La CNT aurait pu être le lieu de définition de priorités communes à l’État et aux collectivités. Elle a été le lieu des proclamations gouvernementales. Cette instance n’a plus d’avenir, il faut donc réinventer quelque chose. La volonté des trois associations nationales d’élus est de créer une association commune pour défendre les libertés locales contre la recentralisation qui est en marche, alors que les territoires expriment une volonté grandissante d’autonomie. » Il s’agit donc, pour le maire d’Issoudun, d’envoyer « un signal fort à l’État », et lui signifier que les représentants des trois niveaux de collectivités sont unis dans ce combat : « L’État doit cesser de croire qu’il peut jouer les uns contre les autres pour rester maître du jeu. »