Étiquettes

,

Andrew Craig Brunson, un pasteur évangélique de Black Mountain, Caroline du Nord, arrive chez lui à Izmir, Turquie. Un pasteur américain pourrait bientôt être libéré après deux ans de captivité en Turquie.

Washington et Ankara parviennent à un accord afin que des charges retenues contre le pasteur américain Andrew Brunson soient abandonnées Photo : The Associated Press/Emre Tazegul

Les États-Unis et la Turquie seraient arrivés à un accord afin que des charges retenues contre le pasteur américain Andrew Brunson soient abandonnées, ce qui mènerait à sa libération, rapportent vendredi NBC News et le Washington Post.

Radio-Canada avec Reuters et Agence France-Presse

Le vice-président américain Mike Pence n’a pas voulu confirmer l’information et s’est contenté d’exprimer son optimisme quant à la libération prochaine du pasteur. Mercredi, le secrétaire d’État, Mike Pompeo, a pour sa part déclaré que la libération de M. Brunson serait un signal positif de la part d’Ankara.

Toutefois, deux hauts représentants américains dont les noms n’ont pas été rendus publics ont déclaré qu’aucun accord n’avait été trouvé.

L’affaire du pasteur Andrew Brunson, placé en résidence surveillée en Turquie depuis juillet après 21 mois de détention, a largement contribué aux tensions entre Ankara et Washington. Il est accusé d’activités « terroristes » et d’espionnage, ce qu’il rejette en bloc. Andrew Brunson est passible de 35 ans de prison.

La justice turque a chaque fois refusé de libérer le pasteur, qui gérait une petite église protestante à Izmir.

Le cas Andrew Brunson est porté par des conservateurs chrétiens américains qui constituent une importante base électorale pour le président Donald Trump, notamment à quelques semaines des élections de mi-mandat. Le président Trump a déjà qualifié M. Brunson de « merveilleux pasteur chrétien » et d’« otage patriote ».

Le président turc Tayyip Erdogan et son homologue américain Donald Trump

Le président turc Tayyip Erdogan et son homologue américain Donald Trump Photo : Reuters/Darren Ornitz/Yuri Gripas

Pressions économiques

Après le refus du tribunal de libérer le pasteur lors de la dernière audience, en juillet, Washington a haussé le ton et a imposé une série de sanctions contre la Turquie.

L’administration Trump a également doublé les droits de douane sur l’aluminium et l’acier turcs afin de faire pression sur le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan.

Ankara n’a pas tardé à riposter avec des taxes plus importantes sur plusieurs produits en provenance des États-Unis, le président Erdogan allant même jusqu’à reprocher aux États-Unis la chute de la livre turque.

Signes encourageants

À Washington comme à Ankara, les deux parties ont plutôt adopté un ton d’apaisement, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo disant espérer une libération du pasteur.

Le président Erdogan a de son côté affirmé vouloir « résoudre les problèmes avec les États-Unis le plus rapidement possible », soulignant toutefois que la Turquie « est un État de droit » et qu’en ce sens, il ne peut pas « intervenir dans la justice ».

Ankara et Washington d’une même voix?

L’entente qui semble se dessiner entre Ankara et Washington survient alors qu’un journaliste saoudien est porté disparu. Selon la police turque, il aurait été tué dans les locaux du consulat saoudien à Istanbul.

Les présidents turc et américain ont semblé parler d’une même voix pour maintenir la pression sur les autorités saoudiennes pour faire la lumière sur cette affaire.

Recep Tayyip Erdogan a mis lundi les autorités saoudiennes au défi de « prouver » que Jamal Khashoggi avait quitté le consulat saoudien à Istanbul, après avoir reçu des informations sur son assassinat par des agents de Riyad.

Donald Trump de son côté a affirmé que son gouvernement avait demandé des explications « au plus haut niveau » à l’Arabie saoudite sur le sort de M. Khashoggi et que ses enquêteurs travaillent en collaboration avec les autorités turques.