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PARIS (Reuters) – François Molins, procureur de Paris en première ligne dans la réponse judiciaire aux attentats qui ont frappé la France, a été officiellement nommé au poste de procureur général de la Cour de cassation, un des plus élevés de l’autorité judiciaire.
Le décret de nomination, qui a été pris vendredi par le président de la République, est publié samedi matin au Journal officiel.
“Par décret du président de la République en date du 26 octobre 2018, vu l’avis du Conseil supérieur de la magistrature lors de sa séance du 10 juillet 2018, M. François Molins, procureur de la République près le tribunal de grande instance de Paris, est nommé procureur général près la Cour de cassation”, peut-on lire.
En sept années passées au poste de procureur de la République de Paris, François Molins, qui est âgé de 65 ans, s’est notamment fait connaître par ses comptes rendus circonstanciés des faits connus après les attentats.
Dans une interview accordée cette semaine à l’hebdomadaire L’Obs, le magistrat affirme que “la justice fonctionne en toute indépendance” et assure n’avoir jamais reçu d’instruction du pouvoir.
Sur sa décision de communiquer avec précision sur les enquêtes ouvertes après des attentats, il dit avoir “pris conscience” que ces prises de parole pouvaient “rassurer” après l’affaire Mohamed Merah, en 2012.
“Cet exercice participe au fonctionnement de la démocratie dans la mesure où il peut renforcer la confiance du citoyen en sa justice. J’ai continué. Je considérais que c’était un devoir. Arrêter de communiquer aurait suscité des interrogations et, je pense, des inquiétudes”, explique-t-il.
Il succède à Jean-Claude Marin. Le poste qu’il libère devrait être confié à Rémy Heitz, qui a reçu il y a dix jours un avis favorable du CSM.
François Molins a débuté sa carrière au parquet de Carcassonne, qu’il rejoint en 1979. Entre 2004 et 2009, il est procureur de Bobigny, qui est le deuxième parquet de France. Sa carrière prend un tournant politique en 2009, lorsqu’il devient directeur de cabinet des ministres de la Justice de Nicolas Sarkozy (Michèle Alliot-Marie puis Michel Mercier). Il sera nommé procureur de la République de Paris en 2011, où il ouvrira une enquête préliminaire visant Jérôme Cahuzac ainsi que le volet judiciaire de l’affaire Bygmalion, qui concerne les comptes de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy de 2012.