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Et alors ? Epinglé par le Canard enchaîné cette semaine sur le cumul de son salaire de Défenseur des droits en plus de ses pensions d’ancien élu et haut-fonctionnaire, le Défenseur des droits Jacques Toubon a réagi ce jeudi 17 janvier sur RTL, déclarant ne « pas comprendre » que ces confortables émoluments puissent faire polémique.
« Le Canard » avance un total de 30.000 euros
Dans le détail, l’hebdomadaire fait état d’un traitement de 15.725 euros mensuel en tant que Défenseur de droit auquel s’ajoute, confirme Jacques Toubon, « une pension de fonctionnaire, une pension de parlementaire et une pension de conseiller de Paris pendant 25 ans« , que l’intéressé « continue de toucher » depuis 2006 après, souligne-t-il, « 44 ans au service de l’Etat« . Total, estime Le Canard : 30.000 euros par mois.
« Je ne comprends pas que ça choque, parce que je rappelle que ce que je fais, c’est un travail à temps plein, pour lequel je suis rémunéré conformément aux règles« , plaide l’ancien garde des Sceaux du gouvernement d’Alain Juppé. Et celui qui affirme, dans le même entretien, avoir pour rôle de « traduire la réalité sociale », d’insister sur la légalité de cette rémunération : « Je touche un salaire qui est inscrit dans le budget, qui a été fixé en 2011 lorsque le Défenseur des droits a été créé« .
Sauf que ce cumul fait tache, à l’heure où les rémunérations des présidents d’autorités administratives indépendantes et d’autres privilégiés de la République sont pointés du doigt. Le 8 janvier, la présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP), Chantal Jouanno, a ainsi annoncé sur France 2 renoncer à piloter le grand débat national censé répondre à la crise des gilets jaunes, après que son salaire – 14.709 euros brut par mois – eut été révélé.
Interrogé sur la possibilité de « cicatriser » pour une France meurtrie, Jacques Toubon répond : « Par rapport aux règles qui sont appliquées aujourd’hui et à la manière dont elles sont appliquées aujourd’hui, il faut changer nos comportements ». A bon entendeur.