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Fromage, céréales, café, tablettes de chocolat et même lait infantile : certains produits de consommation courante vont voir leurs prix augmenter dès le 1er février. La raison ? Une disposition de la loi alimentation qui interdit les ventes à perte.

Des clientes dans une allée de supermarché, le 12 avril 2018 dans l'Aude (illustration) ( AFP / PASCAL PAVANI )

Des clientes dans une allée de supermarché, le 12 avril 2018 dans l’Aude (illustration) ( AFP / PASCAL PAVANI )

A partir de vendredi, les tarifs de nombreux aliments vont se renchérir, parfois de quelques centimes, souvent de plus. Cette augmentation est une conséquence de la loi alimentation, qui relève le seuil de revente à perte (SRP) en-dessous duquel un produit ne peut pas être vendu. Au 1er février, pour écouler leurs produits, les grandes surfaces devront donc afficher un prix au moins 10% plus élevé que celui auquel elles les ont achetés.

La mesure, destinée a soutenir la production française, aura pour effet une hausse de tarifs sur 4% des produits alimentaires de grande consommation, a indiqué le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume, mercredi 30 janvier sur France Info. « Il y aura 4% des produits qui vont augmenter beaucoup. Je le regrette, j’aurais voulu que ce soit différemment », a déclaré le ministre au micro de la station. « On essaie une chose, c’est qu’on ait encore une agriculture en France, pour arrêter d’acheter des produits qui viennent d’Amérique ou des pays de l’Est », a-t-il insisté.

+6% EN MOYENNE

Le Parisien, qui révélait l’information dans la matinée, a dressé un panel de 24 produits qui augmenteront, allant de la boîte de Chocapic au pot de Nutella, en passant par le sachet de biscottes et la conserve de thon. Sur ce panier, la hausse des prix sera de 6,3%, soit près de 5 euros sur le ticket de caisse, indique le quotidien.

Au total, « 500 produits sur 13.000 » seront concernés dans les supermarchés, et « 800 produits sur 20.000 » dans les hypermarchés, a précisé Didier Guillaume mercredi matin. En général, ces aliments ne sont pas des produits agricoles directs mais plutôt des produits de grande consommation, fabriqués par des géants de l’agroalimentaire, a nuancé le ministre. « La loi ne dit pas qu’il faut augmenter le Nutella, elle stipule qu’une grande surface ne peut pas vendre de produits aux consommateurs moins cher que ce que ça vaut. »

MIEUX REPARTIR LES MARGES ?

« Ce que je demande aux grandes surfaces, c’est de trouver moyen de répartir les marges différemment, de répartir les choses mieux, l’objectif est que les produits agricoles soient vendus à leur juste valeur », a lancé le ministre. Lorsqu’une enseigne affiche deux tarifs avant et après la loi, elle « prend en otage les consommateurs », a-t-il estimé.