Un élément, révélé, ce mercredi par les syndicats, pourrait bien ajouter à l’ampleur de la mobilisation : le montant de la prime Macron, loin des 1.000 € – seuil maximal de l’exonération de charges – espérés par les salariés. « On est parti de 500 € pour arriver à 650, explique Lionel Guy (CGT). Mais c’était une façon pour la direction de gagner du temps. » « Au-delà du montant, le fait qu’ils veulent “proratiser” le montant de la prime passe mal, ajoute Michel Robert (CFDT). Ils veulent en exclure un maximum de monde. »
« Des cacahuètes »
« Il y a une grande déception, complète Olivier Ten (CGT). Le niveau des embauches n’est pas celui attendu et ceux qui ont été embauchés à la fin d’année, ne la toucheront pas en intégralité. » « Pour une prime qui devait permettre d’augmenter le pouvoir d’achat des précaires, les intérimaires ne sont même pas concernés, conclut Lionel Guy. On nous dit que les 3/4 des salariés vont la toucher. Mais 75 % des gens ne la percevront pas en intégralité. » Les syndicats ont jusqu’à mi-mars pour signer cette proposition d’accord, sans quoi il ne s’appliquera pas. « Ils veulent nous mettre en porte-à-faux », juge Olivier Ten.
La prime, ça va juste améliorer le mois d’avril. Mais pour le reste de l’année, s’il n’y a pas plus sur le taux horaire, ça ne marchera pas.
Pas question, bien évidemment, de ne pas signer. « Mais les salariés ont bien conscience que c’est juste un plus, analyse Isabelle Neuvialle (CFE-CGC). L’enjeu de ce jeudi, c’est les négociations salariales. » « La prime, ça va juste améliorer le mois d’avril, souligne Lionel Guy. Mais pour le reste de l’année, s’il n’y a pas plus sur le taux horaire, ça ne marchera pas. »
Or, les propositions de la direction, 1,6 % d’augmentation générale (AG) et 0,6 % d’augmentation individuelle (AI), ne satisfont pas les syndicats, qui réclament respectivement 3 et 2 %. « Certains managers nous disent qu’avec les chiffres annoncés, notamment pour les AI, ce n’est pas tenable, souligne Olivier Ten. Ils se retrouvent avec des cacahuètes. Je ne serai pas surpris de voir des managers de premier niveau dans la rue, ce jeudi. »
Et l’emploi ?
La question des embauches, jugées insuffisantes depuis plusieurs années, sera également abordée, lors de la réunion de ce jeudi. « Avec le non-remplacement des départs à la retraite, on ne peut indéfiniment redistribuer le travail », souligne la représentante CFE-CGC. « Ça joue sur les conditions de travail », précise Patrice Bouyet (FO). Certainement sur l’envie de se mobiliser.
(1) CGT, FO, CFDT, CFE-CGC.
(2) Contactée, la direction n’a pas souhaité s’exprimer avant la réunion de ce jeudi
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