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Tout a commencé par la polémique Decathlon. Samedi 2 mars dans l’émission de France 5 C l’hebdo, Aurélien Taché était invité à s’exprimer sur le sujet, face à la journaliste Zineb El Rhazoui. L’enseigne française voulait commercialiser un hijab pour la course à pied avant de renoncer la semaine dernière devant le tollé provoqué par cette initiative. Une affaire qui a inspiré cette comparaison à l’élu du Val d’Oise, Don Quichotte de l’islamophobie : « Vous me posez cette question pour une jeune fille de 12 ans qui porterait le voile et donc qui serait élevée dans une famille musulmane. Est-ce que vous me poseriez la question sur une famille catholique dans laquelle on mettrait un serre-tête ou autre à une jeune fille ? Bien sûr que non. »
« Tout ne se vaut pas »
Cette sortie a fait bondir au sein du parti macroniste, dont les différentes sensibilités sur la laïcité s’opposent de plus en plus ouvertement au fil des polémiques. En face du camp des « libéraux », qui aiment insister sur les valeurs de tolérance et d’ouverture aux pratiques religieuses, se dresse de plus en plus clairement un courant républicain. Comme un symbole, chaque courant est animé par un des deux patrons du pôle idées de LREM, Aurélien Taché et Marlène Schiappa.
Plusieurs figures de LREM, comme sa porte-parole Aurore Bergé ou le questeur de l’Assemblée nationale Laurianne Rossi, se rattachent naturellement à la philosophie défendue par la secrétaire d’Etat. « Tout ne se vaut pas« , a rappelé la première sur Twitter, tandis que la seconde a estimé que cette comparaison était « dangereuse« . « Je me refuse, comme beaucoup de mes collègues députés, à un tel relativisme« , a tranché dimanche sur LCI la députée des Hauts-de-Seine.
Aurélien Taché a fait honte à ses collègues avec ses propos stupides sur le serre-tête« , a également tweeté le député François Cormier-Bouligeon, auteur d’une tribune acide à l’encontre de son collègue du Val-d’Oise, publiée sur le site de Marianne.
Tout ne se vaut pas. Un serre tête n’est pas un hijab !
Et le consentement éclairé, libre et sans contrainte de porter le Hijab n’est certainement pas le même pour une adulte et une petite fille !
« Le serre-tête n’est pas un symbole religieux » rabroue @MarleneSchiappa après les propos du député LREM @Aurelientache. « Tout ne se vaut pas, il faut cesser ce relativisme » #GrandJury
Hier il y avait un député et une journaliste chez @clhebdo5.
L’un a fait honte à ses collègues avec ses propos stupides sur le serre-tête.
L’autre, @ZinebElRhazoui, a fait honneur à la République, par son message très clair sur le #Hijabdecathlon.
Merci Zineb !#Laïcité
✔ @clhebdo5
Le #voile est « un vêtement sexiste, d’apartheid sexuel. » @ZinebElRhazoui #Clhebdo pic.twitter.com/GRvEQdLaro
« La loi, pas la morale »
Contraint de battre en retraite, Aurélien Taché a présenté dimanche soir des « excuses à ceux que ces propos auraient pu blesser« . Sans désarmer sur le fond. Il est d’ailleurs loin de livrer bataille seul contre tous au sein de La République en marche. Dès samedi, son collègue Sacha Houllié, vice-président de l’Assemblé nationale, lui a apporté son soutien. « Entièrement d’accord avec le propos d’Aurélien Taché s’agissant du voile et du rôle du législateur : ‘je fais la loi, pas la morale’« , a-t-il tweeté.
Entièrement d’accord avec le propos d’@Aurelientache s’agissant du voile et du rôle du législateur : « je fais la loi, pas la morale » #clhebdo5
Parmi les représentants notables du courant dit « libéral », qui se sont emparés de la critique du cynisme commercial de Decathlon pour réduire le débat au rappel de la stricte neutralité de l’Etat, figure également la présidente du bureau exécutif de LREM, Laetitia Avia. Sur Twitter, cette dernière dénonçait mardi dernier « une hystérie collective » à propos du hijab de course.
Le délégué général du parti présidentiel, Stanislas Guerini, semble lui aussi se rattacher à cette famille idéologique. Peu disert sur la laïcité, il s’était toutefois exprimé à l’occasion de la polémique concernant le port du voile par Maryam Pougetoux, responsable syndicale de l’Unef. « Pas choqué« , Stanislas Guerini avait affirmé, en mai dernier sur franceinfo, vouloir « mener une bataille culturelle, dans tous les espaces de notre République, pour dire aux femmes qu’elles doivent avoir la liberté de porter ou de ne pas porter le voile« .
Silence assourdissant d’Emmanuel Macron
Au gouvernement, la ministre des Sports Roxana Maracineanu paraît partager elle aussi cette ligne. « Sur le sujet de la laïcité, référons nous toujours au droit en vigueur. Et gardons comme seule boussole le respect du cadre républicain. (…) Je veux aller chercher les femmes, les mères, les jeunes filles partout où elles sont et comme elles sont, les encourager à la pratique du sport car c’est, j’en suis convaincue, un levier puissant d’émancipation« , a écrit sur Twitter l’ancienne championne de natation. Une position qui tranche nettement avec celles du ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer, ou de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. « Le hijab n’est pas interdit par la loi, cependant, cette une vision de la femme que je ne partage pas. Je trouve que ça ne correspond pas bien aux valeurs de notre pays« , a expliqué l’ex-belle-fille de Simone Veil mardi sur RTL.
Sur le sujet de la laïcité, référons nous toujours au droit en vigueur. Et gardons comme seule boussole le respect du cadre républicain.
Mon rôle est de promouvoir le sport pour tous dans une logique de progrès, d’inclusion, de respect d’autrui et de mixité.



