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En juin 2017, un maçon polonais avait été déposé inconscient par ses collègues à 50 mètres du chantier de Sceaux où il venait de se blesser. Il était décédé le lendemain à l’hôpital.
Le 13 juin 2017 à Sceaux, en début d’après-midi, Leszek avait été retrouvé par la police et les pompiers gisant contre une borne électrique. Inconscient, en position latérale de sécurité, à l’angle de la rue du Lycée et de l’avenue Carnot, soit à 50 mètres du chantier où il travaillait. Ce sont ses collègues qui l’ont déposé à cet endroit. Et à la demande de leur patron, ont-ils raconté.
Parce que ce maçon polonais d’une quarantaine d’années, qui venait de se blesser grièvement sur le chantier, n’était pas déclaré. Transporté à l’hôpital alors qu’il était entre la vie et la mort, il est décédé le lendemain.
Chute d’une échelle
Son patron a été condamné ce lundi par le tribunal correctionnel de Nanterre à trois ans d’emprisonnement dont un avec sursis pour homicide involontaire, non-assistance à personne en danger et travail dissimulé. Il ne pourra désormais plus gérer de société, et devra également verser 10 000 € à la famille de son ouvrier, qui avait trois enfants, pour le préjudice moral.
L’accident s’était produit dans l’une des belles demeures de la rue du Lycée. Leszek, qui aurait eu 48 ans aujourd’hui, est tombé d’une chute d’échelle d’environ deux mètres alors qu’il mesurait des bandes de placo au rez-de-chaussée d’une maison en rénovation.
Le patron nie tout
Lors de l’audience, le chef d’entreprise a nié avoir ordonné à ses ouvriers de ne pas appeler les secours et de transporter Leszek dans un lieu où il aurait pu être secouru. Pas convaincu, le procureur avait requis ces trois ans d’emprisonnement dont un avec sursis.
« Les faits sont d’une gravité extrême », avait-il insisté, pointant que le prévenu était « est non seulement responsable de la mort » de la victime, « mais également de l’absence de prise en charge pendant près d’une heure avant l’arrivée des pompiers, ce qui a pu aggraver son état ».
« J’avais fait la demande d’appeler les secours », avait soutenu le chef d’entreprise à son procès. S’il ne s’était pas déplacé sur le chantier, c’est qu’il n’avait « pas conscience de la gravité de l’accident ». Il s’est également défendu d’avoir employé ses ouvriers au noir, désignant un autre employeur qui aurait été son sous-traitant. Or les trois ouvriers présents le jour du drame ont tous nié connaître ledit sous-traitant, et ont désigné le prévenu comme étant leur employeur régulier.