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Elections européennes 2019, France 2, Tribunal adminidtratif
Néanmoins, la chaîne, qui au départ n’avait pas invité ces trois candidats, va faire appel des décisions lui ordonnant de les intégrer à ce débat organisé dans le cadre de L’Émission politique, ou à un autre débat d’ici au 23 avril, France 2 estimant qu’une telle obligation « porte une atteinte grave à la liberté de la presse ».
« France Télévisions fait appel des décisions du tribunal administratif de Paris du 1er avril, lui demandant de faire droit aux demandes d’invitation de trois candidats, a annoncé le groupe public. La décision d’une juridiction administrative, portant ainsi sur le contenu éditorial et la programmation d’une émission d’information, qui plus est en dehors de la période de campagne électorale définie par les règles du CSA (qui démarre le 15 avril), porte une atteinte grave à la liberté de la presse. »
« Néanmoins, en exécution des ordonnances rendues par le juge des référés du tribunal administratif, Benoît Hamon, François Asselineau et Florian Philippot seront présents sur le plateau de L’Émission politique le jeudi 4 avril », a ajouté le groupe public.
Deux autres candidats déjà repêchés
Les trois leaders contestaient en référé-liberté la décision de France 2 de ne pas les inviter au débat, où étaient invitées les têtes de listes aux élections européennes Manon Aubry (LFI), Jordan Bardella (RN), François-Xavier Bellamy (LR), Nicolas Dupont-Aignan (DLF), Raphaël Glucksmann (liste commune Place publique-PS), Yannick Jadot (EELV) et Nathalie Loiseau (LREM), ainsi que Ian Brossat (PCF) et Jean-Christophe Lagarde (UDI) – tous deux repêchés après avoir été écartés.
Le tribunal indiquait lundi soir avoir « enjoint à France Télévisions, sous le contrôle du Conseil supérieur de l’audiovisuel, d’inviter Benoît Hamon, François Asselineau et Florian Philippot au débat organisé le 4 avril sur France 2 ou à un autre grand rendez-vous d’information et de débat avant le 23 avril 2019 ». Il considère que Génération·s « est distinct du Parti socialiste, regroupe un député, un sénateur, trois députés européens et est crédité de 2,5 à 4 % des intentions de vote aux prochaines élections en cause. Aussi, la circonstance que le courant de pensée incarné par celui-ci lors des dernières élections présidentielles de 2017 soit représenté lors du débat du 4 avril est inopérante ».
« Les décisions de ne pas inviter ces trois candidats au débat du 4 avril sont susceptibles de porter une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté fondamentale que constitue le respect du principe du caractère pluraliste de l’expression des courants de pensée et d’opinion », ajoutait le tribunal dans un communiqué.
« Le service public a des obligations »
Dans un courrier adressé aux militants de Génération·s et publié par le parti mercredi, France 2 avait expliqué avoir tenu compte de la représentation des partis au Parlement européen et au Parlement français, des intentions de vote et de « l’exigence de pluralisme dans l’exposition des courants de pensée politique ».
« Je suis heureux, et triste aussi d’avoir dû en passer par là pour dénoncer l’inégalité de traitement », a réagi Benoît Hamon auprès de l’Agence France-Presse. « Cela fera jurisprudence : le service public a des obligations liées à sa charte pour des critères justes et équitables qui s’appliquent à tous », a-t-il estimé. Florian Philippot s’est félicité dans un communiqué d’une décision « qui fait souffler un vent d’air frais sur le débat démocratique français et qui met fin à l’entre-soi insupportable des vieux partis ». Ce partisan d’une sortie de la France de l’UE (Frexit), également défendue par l’UPR, a souligné « la nécessité de respecter le pluralisme des idées ».