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Une fois le rapport Mueller rendu public, son contenu pourrait fournir de nouvelles munitions aux républicains et démocrates. Photo: Reuters / Joshua Roberts
Christian Latreille

Washington est une poudrière de nouvelles prêtes à exploser plusieurs fois par jour depuis l’arrivée du 45e président à la Maison-Blanche. Le cycle des informations le concernant est étourdissant. Du matin au soir, à la télévision, à la radio, dans les journaux et sur Internet, les États-Unis ne parlent que d’une chose : Donald Trump. Et l’enquête Mueller n’a fait qu’exacerber ce rythme infernal.

Par contre, depuis la publication du résumé du rapport par le procureur général William Barr, le 24 mars dernier, la capitale américaine baigne dans un calme étrange. La bombe, la preuve accablante, le rapport qui tue ne se sont pas matérialisés. Le résumé de quatre pages est venu assommer la classe politique et médiatique américaine. Il est tombé comme un couvercle sur une marmite en pleine ébullition.

C’est un peu comme si tout le monde retenait maintenant son souffle, à bout d’arguments et d’invectives. Les républicains n’osent pas trop y croire. Les démocrates ne savent plus contre quoi ou qui s’indigner. Et le président Trump a perdu sa cible préférée : Robert Mueller. Washington flotte dans un nuage d’incrédulité et de soulagement.

L’enquête du procureur spécial a pris toute la place et encore plus au cours des deux dernières années. La population, les politiciens et les journalistes n’en pouvaient plus d’entendre parler de collusion et d’entrave à la justice. Ce fut une longue agonie. La présidence, la Maison-Blanche, la classe politique et les journalistes y ont laissé beaucoup de leur crédibilité.

Cependant, cette accalmie pourrait être de courte durée. Le procureur général des États-Unis promet de rendre public le rapport caviardé la semaine prochaine, peut-être même dès vendredi. Plusieurs croient que les conclusions resteront les mêmes, tandis que d’autres prétendent, au contraire, que le diable est dans les détails. Déjà, le New York Times et le Washington Post rapportent que des membres de l’équipe Mueller, frustrés par le résumé de quatre pages du procureur général, n’y voient qu’un pâle reflet de ce qu’ils auraient découvert sur les agissements du président Trump.

Selon les deux grands quotidiens, le groupe de Robert Mueller (40 agents du FBI et 19 procureurs) aurait trouvé des preuves « accablantes et significatives » d’entraves à la justice commises par Donald Trump. Ces avocats et policiers n’ont rien laissé filtrer de leurs enquêtes durant près de deux ans. Le New York Times s’interroge à savoir si leurs soudaines confessions ne sont pas le signe d’un réel malaise.

Les Américains divisés

Pour leur part, les Américains demeurent toujours aussi divisés sur la question. Un récent sondage Washington Post/Schar School révèle que la moitié des personnes interrogées croient qu’il n’y a eu aucune collusion entre le président, son entourage et les Russes alors que 41 % n’acceptent pas ces conclusions.

Une autre consultation NPR/PBS dévoile que 56 % des gens s’interrogent à savoir si Donald Trump aurait commis des méfaits. Enfin, un sondage commandé par CBS News nous apprend que 36 % des répondants prétendent qu’il est trop tôt pour décharger le président, tandis que 33 % croient qu’il est innocent.

Le calme qui règne à Washington sera donc probablement de courte durée. La publication partielle du rapport Mueller sera peut-être l’occasion pour les républicains et la Maison-Blanche de redire que le président n’a rien à se reprocher ou pour les démocrates de relancer leur bataille pour miner davantage la crédibilité de Donald Trump.

Dans les deux cas, cette courte trêve des hostilités aura été salutaire pour tous. Ce n’est que la semaine prochaine que l’on saura vraiment si la hache de guerre n’aura été qu’enterrée momentanément. Une fois le rapport Mueller rendu public, son contenu pourrait fournir de nouvelles munitions aux deux camps dans une guerre qui semble ne jamais vouloir finir.

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