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Le procureur spécial Robert Mueller

Le rapport Mueller a été rendu public. Photo: Reuters / Joshua Roberts

 

 

Sophie-Hélène Lebeuf

Après deux ans d’attente et de spéculations, le jour J est finalement arrivé : le rapport Mueller sur la Russie, dont de larges pans sont caviardés, a été rendu public. Le procureur spécial Robert Mueller écrit notamment qu’il n’est pas en mesure de conclure que le président Trump ne s’est pas rendu coupable d’entrave à la justice.

« Si nous avions été convaincus, après une enquête approfondie, que le président n’a pas commis d’entraves à la justice, nous le déclarerions. Sur la base des faits et des normes légales applicables, nous ne sommes pas en mesure de prononcer ce jugement », écrit l’équipe du procureur spécial Robert Mueller dans un rapport qui compte 448 pages avec les annexes.

Le volumineux document comporte deux volumes : le premier est consacré à l’ingérence russe dans l’élection et aux allégations de complot entre la Russie et l’équipe de campagne de Trump; le deuxième examine les allégations d’entrave à la justice par le président Trump.

Longtemps attendu, le rapport du procureur spécial, chargé d’enquêter sur l’ingérence russe dans la campagne présidentielle de 2016 et sur une potentielle collusion entre Moscou et les membres de l’équipe de campagne de Donald Trump, a été remis par le procureur général, William Barr, aux commissions judiciaires du Sénat et de la Chambre des représentants, et publié peu après sur le site du département de la Justice.

Si le président a publiquement dénoncé à de multiples reprises une « chasse aux sorcières », le rapport semble décrire un tout autre état d’esprit, d’après les témoignages recueillis.

Selon des notes soumises par un témoin qui était dans la pièce lorsque le procureur général de l’époque, Jeff Sessions, a informé le président de la nomination du procureur spécial Robert Mueller, le président a répondu : « Oh mon Dieu! C’est terrible. C’est la fin de ma présidence. Je suis foutu. […] C’est la pire chose qui me soit jamais arrivée. »

Dix épisodes de possible entrave à la justice ont été étudiés.

Les efforts du président pour influencer l’enquête ont en grande partie échoué, largement parce que les personnes de son entourage ont refusé d’obéir à ses ordres et d’accéder à ses requêtes.

Extrait du rapport Mueller

Le rapport fait en outre état de « preuves substantielles » montrant que le président a congédié le directeur du FBI de l’époque, James Comey, en raison de « son refus à dire publiquement que le président ne faisait pas personnellement l’objet d’une enquête »

Sur le témoignage de Michael Cohen, ex-avocat personnel du président, notamment condamné pour avoir menti au Congrès: « Il y a des preuves montrant […] que le président savait que Cohen avait menti lors de son témoignage devant le Congrès […] mais la preuve n’établit pas que le président a orienté le faux témoignage de Cohen ou l’a aidé. »

L’équipe Mueller a jugé les réponses écrites fournies par le président « inadéquates ». Si elle était convaincue d’avoir l’autorité pour l’assigner à comparaître, elle a cependant estimé que le processus visant aurait pris trop de temps.

Le procureur général des États-Unis s’est peu auparavant adressé aux médias, en prévision de l’évènement.

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