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AFP/Archives / – Patrick Balkany arrive au tribunal correctionnel de Paris le 22 mai 2019

Le parquet national financier a requis jeudi 7 ans de prison avec incarcération immédiate contre le maire LR de Levallois-Perret Patrick Balkany, jugé pour blanchiment habituel de fraude fiscale et corruption, « la plus grave des atteintes à la probité publique ».

Le PNF a aussi demandé que soit infligée une peine de dix ans d’inéligibilité contre le puissant maire de cette commune cossue de l’ouest parisien qu’il a dirigée presque sans discontinuer depuis 1983, soupçonné d’avoir dissimulé plus de 13 millions d’euros d’actifs.

« 30 ans de fraude fiscale »

Me Normand-Bodard a rappelé trois chiffres emblématiques: « 30 ans de fraude fiscale », en grande partie couverte par la prescription, « 13 millions d’euros blanchis » au cours de la seule période visée par les poursuites, 2007-2014, et ce à l’aide de « 11 sociétés-écran ». Alors que le couple a expliqué l’existence de son patrimoine offshore par des héritages familiaux reçus en Suisse dans les années 1980, « Patrick Balkany n’a pas rapporté la moindre preuve de l’existence d’un héritage caché de son père en Suisse », a observé Me Normand-Bodard.

Les Balkany ont tardivement reconnu être propriétaires de la villa Pamplemousse, à Saint-Martin, mais nient détenir le riad de Marrakech. L’avocat de l’Etat a longuement expliqué pourquoi cette villa est en réalité à eux, listant sociétés offshore, devis, contrats, factures d’achats de meubles et témoignage explosif d’un banquier suisse. Patrick Balkany a plusieurs fois grommelé ou secoué la tête en écoutant l’avocat de l’Etat et du fisc, que son défenseur Eric Dupond-Moretti salue d’un ironique « bonjour, mon Trésor » à chaque début d’audience.