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Arabie Saoudite, CICR, Croix-Rouge internationale, Dhamar, Yémen
afp
AFP / – Des Yéménites constatent les dégâts causés par une frappe de la coalition sous commandement saoudien, à Dhamar, dans l’ouest du pays en guerre, le 1er septembre 2019 Une frappe de la coalition emmenée par l’Arabie saoudite sur un centre de détention tenu par les rebelles Houthis a fait plus de 100 morts au Yémen, a estimé dimanche la Croix-Rouge internationale, affirmant s’efforcer de fournir une « aide médicale urgente » aux victimes.
Franz Rauchenstein, à la tête de la délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Yémen, a indiqué à l’AFP depuis Dhamar que « plus de 100 personnes avaient été tuées » dans cette frappe.
Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les droits de l’Homme, 52 prisonniers ont été tués dans la frappe, 68 sont portés disparus et le bilan risque de s’alourdir.
Des équipes médicales du CICR se sont rapidement rendues avec des sacs mortuaires sur le lieu visé, que l’organisation avait visité dans le passé, « un bâtiment universitaire qui a été vidé et est utilisé comme centre de détention », a indiqué M. Rauchenstein.
« Frapper un tel bâtiment est choquant et triste, les prisonniers sont protégés par le droit international », a rappelé M. Rauchenstein. Au moins 40 blessés ont été hospitalisés dans des hôpitaux de Dhamar, selon lui.
« A l’heure à laquelle nous parlons, les équipes (du CIRC) sont en train de travailler sans relâche pour trouver des survivants sous les décombres », a-t-il ajouté, estimant que les chances de survie étaient « très faibles ».
Des images obtenues par l’AFP montrent un bâtiment considérablement endommagé et plusieurs corps gisant sous les décombres, tandis que des bulldozers déblayent les débris.
– Crimes de guerre –
AFP / AFP Carte localisant Dhamar au YémenAffirmant avoir pris toutes « les mesures de précaution nécessaires pour protéger les civils », la coalition a assuré avoir visé dimanche « une cible militaire légitime ».
Selon la coalition, des explosions ayant eu lieu après la frappe montrent que le bâtiment ciblé servait à stocker des armes et que les Houthis mentaient en « disant qu’il s’agit d’une prison secrète ».
Les Houthis ont eux assuré sur leur chaîne de télévision Al-Massirah que « des dizaines de personnes avaient été tuées ou blessées » dans sept frappes sur un bâtiment servant de prison.
« L’ennemi a délibérément visé des prisonniers à Dhamar, dont beaucoup s’apprêtaient à être libérés dans le cadre d’un échange de prisonniers », a déclaré le chef des rebelles, Abdelmalek al-Houthi, dans un discours télévisé.
L’émissaire de l’ONU au Yémen, Martin Griffiths, a dit « espérer que la coalition lance une enquête », ajoutant dans un communiqué que « la tragédie d’aujourd’hui nous rappelle que le Yémen ne peut pas attendre ».
AFP / – Une capture d’écran d’une vidéo d’AFPTV prise le 1er septembre montre un blessé soigné dans un hôpital à Dhamar, au sud de la capitale yéménite Sanaa, après des raids aériens de la coalition emmenée par l’Arabie saoudite