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La diplomatie turque a critiqué dimanche soir le discours prononcé la veille par le chef de l’État libanais, Michel Aoun, à l’occasion du lancement de la commémoration du centenaire de l’État du Grand Liban proclamé le 1er septembre 1920, estimant que certaines déclarations du président Aoun « comportent des messages malveillants à l’encontre de l’Empire ottoman ».
Dans son discours, Michel Aoun était revenu sur l’histoire de la fondation du Grand Liban, affirmant notamment que « toutes les tentatives de libération du joug ottoman devaient faire face à de la violence, des combats et des dissensions confessionnelles ». « Le terrorisme d’État des Ottomans envers les Libanais, surtout lors de la Première Guerre mondiale, a fait des centaines de milliers de victimes, tuées soit par la famine, la servitude ou la conscription », avait-il ajouté.
« Le discours du président Aoun, prononcé une semaine après la visite à Beyrouth du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, ne représente pas les relations cordiales entre les deux pays. Il s’agit d’un discours extrêmement regrettable et irresponsable », a écrit le ministère turc des AE dans un communiqué. Les déclarations de M. Aoun contiennent « des messages malveillants à l’encontre de l’Empire ottoman que nous condamnons très fermement et refusons catégoriquement », ajoute le communiqué.
« Fière héritière de l’empire ottoman »
La diplomatie turque accuse dans ce contexte le président libanais de « révisionnisme politique », lui reprochant d’avoir « ignoré tous les événements qui ont eu lieu depuis la colonisation » occidentale de la région et « essaie de faire porter à l’administration ottomane la responsabilité des catastrophes d’aujourd’hui ».