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Par Maxime Trandonnet

Depuis une semaine, la France médiatico-politique s’entre-tue sur le « voile dans les sorties scolaires ». Sur les petits plateaux de télévision, la violence haineuse et le point Godwin atteignent leur paroxysme. Jamais « Hitler » et le « nazisme » n’auront été autant à l’honneur dans le petit écran. Les coups de menton virils de certains ne manqueront pas de leur faire gagner des voix dans le sondages. La querelle du voile dans les sorties de classe est une chose, mais tout est affaire de proportion. Le drame fondamental de la France et celui du monde occidental, celui qui conditionne tout le reste, au coeur du déclin, est d’une autre nature: la crétinisation de masse. Elle est en partie liée à l’évolution d’un mode de vie mais elle est aussi volontaire. Elle est largement organisée. La réforme actuelle de l’éducation nationale (suppression des filières) et du bac est l’archétype même de la politique de crétinisation, sous couvert de nivellement par le bas (contrôle continu sans aucune garantie d’impartialité et grand oral débile) comme la suppression du concours d’entrée à sciences po. Cette crétinisation de masse a pour objectif d’éradiquer l’esprit critique et de résistance, de répandre l’abrutissement et la servilité collectifs. Elle accélère en ce moment sa marche à l’abîme. Et les preuves de ce phénomène tragique, qui mine la France et le monde occidental dans les profondeurs, ne cessent de s’accumuler.

  • PirlsPour Progress In International Reading Literacy Study, décembre 2017, niveaux testés : CM1 dans 50 pays. La France est la seule, avec les Pays-Bas, à voir son score baisser depuis 2001 et passe au 34ème rang sur 50. Le déclin est le plus marqué sur la compréhension de textes informatifs avec un score de 510, contre 532 en 2001. En lecture, ce n’est guère mieux. Avec un score de 520 points, les écoliers français basculent sous la moyenne européenne (530 points).
  • PisaPour Programme international pour le suivi des acquis des élèves, septembre 2017, niveaux testés : 3ème dans 32 pays. Pisa a évalué pour la première fois cette année les performances des élèves lorsqu’ils travaillent en groupe. La France est à la peine : elle se classe 20ème sur les 32 pays testés. Seuls 6% des élèves français décrochent la note maximale en travail collectif. Et un bon tiers des élèves se situent au niveau le plus bas, ne parvenant pas à comprendre un problème en groupe ni à trouver des solutions pour le résoudre.
  • TimssPour Trends in International Mathematics and Science Study, date de publication : novembre 2016. Niveaux testés : CM1 (dans 50 pays) et lycéens de Terminale scientifique (dans neuf pays). Les 4.870 élèves français de CM1 y obtiennent 488 points en mathématiques et 487 points en sciences : des résultats en-dessous de la moyenne internationale (500) et européenne (525). Si plusieurs pays d’Asie devancent de 100 points la France, l’Hexagone se fait aussi battre par des pays voisins comme l’Allemagne ou le Portugal. Les résultats de cette étude sont également sans pitié pour nos lycéens puisque seuls 1% d’entre eux se classent dans le niveau « avancé », contre 15% en 1995 dans une précédente édition du Timss. 11% sont estimés être à un niveau « élevé » contre… 64% en 1995.
  • PisaPour Programme international pour le suivi des acquis des élèves, décembre 2016, niveaux testés : 3ème dans 70 pays Disciplines : mathématiques, culture scientifique, compréhension de l’écrit. Selon cette étude menée par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques),les élèves français sont en recul de quatre points en mathématiques. Pisa relève la forte influence du milieu social, culturel et économique sur le niveau scolaire des adolescents. Près de 40% des élèves en France issus d’un milieu défavorisé sont en difficulté, contre 34% seulement pour la moyenne OCDE.
  • La dictée du ministère de l’Éducation nationale, date de publication, novembre 2016. Niveaux testés : CM2 en 1987, 2007 et 2015 en France. Ces tests réalisés par le ministère de l’Éducation nationale  sont sans appel: il y a bel et bien un déclin. À l’entrée en collège, les CM2 faisaient, lors d’une même dictée de 67 mots, 10,6 fautes en moyenne en 1987, 14,3 en 2007 et 17,8 en 2015. Pour faire bref, l’écolier d’aujourd’hui fait sept fautes de plus que son prédécesseur des années 1980. Pis, la catégorie de ceux faisant au moins 25 fautes gonfle, passant de 19,8% des élèves testés (contre 5,4% en 1987).
  • Une étude publiée en 2013 dans la revue scientifique Intelligence, c’est chez les Britanniques que l’effondrement du quotient intellectuel (QI) est le plus flagrant. On observe en effet une chute de 14 points entre 1999 et 2013, avec un score moyen de 100. En France, le phénomène est moins alarmant mais tout aussi réel. On y note en effet un recul de près de 4 points, depuis le début des années 2000, avec un score moyen de 98 qui la situe au 19e rang mondial. La même tendance s’observe en Australie, aux Pays-Bas, au Danemark, en Norvège et en Suisse… « Nous devenons de plus en plus stupides , ça se passe maintenant et cela ne va pas s’arrêter » assène sans détour Edward Dutton, (Ulster Institute for Social Research, Royaume-Uni).
    QI moyen entre 2002 et 2006
    Pays QI moyen
    Hong- Kong 108
    Singapour 108
    Corée du Sud 106
    Japon 105
    Chine 105
    Taïwan 104
    Italie 102
    Pays-Bas 100
    Norvège 100
    Grande-Bretagne 100
    Belgique 99
    Allemagne 99
    Finlande 99
    Pologne 99
    Suède 99
    Espagne 98
    Etats-Unis 98
    France 98
    Biélorussie 97
    Russie 97
    Ukraine 97
    Israël 95
    Portugal 95
    Grèce 92
    Irlande 92

Source : https://maximetandonnet.wordpress.com/