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La réforme des retraites est l’arbre qui cache la forêt d’une révolte infiniment plus profonde. Le mouvement social, d’une dureté sans précédent depuis décembre 1995, a été lancé 5 jours avant la présentation officielle d’une réforme des plus obscures. Le spectre de cette étrange réforme, toute en idéologie (un régime unique « à points ») et évitant les vraies questions (âge du départ à la retraite), n’est que la goutte d’eau qui fait déborder le vase, l’étincelle qui met le feu au poudre. La rébellion dépasse les seuls syndicats. Elle exprime une violence populaire refoulée qui se cristallise autour d’un chiffon rouge. A cet égard, elle poursuit sous d’autres formes et amplifie les Gilets Jaunes avec en plus une arme terrible : la prise d’otages massive. L’embrasement du pays est le résultat du pire fonctionnement politique que la France n’ait jamais connu depuis 1944. Il découle directement naufrage du pouvoir dans l’arrogance et le mépris de la nation symbolisée par la déferlante des insultes (« sans dents », « réfractaires »), la répétition des comportements indignes (scandales), la déconnexion exacerbée et l’inefficacité chronique de la classe dirigeante à régler les problèmes (chômage, pauvreté, violence, déficits, crise migratoire), bref, une défiance populaire sans précédent. Il traduit l’effondrement d’une démocratie quand la vanité narcissique écrase la souveraineté parlementaire et le débat public qui devrait se dérouler en toute transparence devant une Assemblée nationale et un Sénat. Ce mouvement est politique autant que social. « Désastre annoncé – la France roule à l’abîme – pouvait-on prévoir dès juin 2017, en pleine euphorie béate du « nouveau monde ». Aujourd’hui, elle se trouve vraiment au bord de l’abîme. Et l’aveuglement de la classe dirigeante, face à l’évidence, fait froid dans le dos.
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