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Le mouvement de grève est particulièrement suivi parmi les conducteurs, les contrôleurs et les aiguilleurs.

Le Monde avec AFP 

La SNCF compte faire rouler 6 TGV sur 10 pour le week-end de chassé-croisé des vacances de Noël.
La SNCF compte faire rouler 6 TGV sur 10 pour le week-end de chassé-croisé des vacances de Noël. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Le trafic à la SNCF connaîtra encore des perturbations en cette fin de mois de décembre, à la veille du 21jour de grève illimitée contre la réforme des retraites, qui prévoit de remplacer les 42 régimes de retraites existants par un « système universel » par points.

  • 1 TGV sur 3 mercredi

Le trafic sera encore très perturbé, mercredi 25 décembre, avec 1 Transilien sur 6 en moyenne, 3 TER sur 10 et 1 TGV sur 3, a annoncé mardi la SNCF.

Du côté des Inoui, Ouigo et Intercités, la SNCF précise qu’à partir de mardi, « tous les trains ouverts à la réservation sur OUI. sncf jusqu’au dimanche 29 décembre inclus sont garantis de circuler ».

S’agissant des Transiliens, la circulation sur les lignes C, E, P, N et T4 reprendra en début
d’après-midi mercredi. « Les horaires des trains circulant ce jour sont disponibles sur le site transilien.com et sur l’Assistant SNCF. La SNCF recommande aux voyageurs qui le peuvent d’annuler ou de reporter leurs déplacements. »

  • 6 TGV sur 10 ce week-end

La SNCF compte faire rouler 6 TGV sur 10 pour le week-end de chassé-croisé des vacances de Noël, du 27 au 29 décembre, a-t-elle fait savoir mardi 24 décembre. C’est plus que le week-end précédent où seuls cinq trains sur 10 roulaient, précise la direction dans un communiqué.

Le voyage est confirmé et garanti « pour la plupart » des 800 000 voyageurs ayant une réservation sur ces dates, les autres étant « invités » à échanger leur billet, a ajouté la compagnie, sans autre précision.

Dans la pratique, le plan de transport garantit 59 % des circulations sur le TGV Atlantique, 54 % sur l’Est, 49 % sur le Nord, 68 % sur le Sud-Est, 43 % des Intersecteurs (les liaisons province-province) et 74 % des Ouigo.

  • 9,8 % de grévistes mardi à la SNCF

Selon la SNCF, le taux de grévistes a légèrement augmenté à 9,8 % mardi matin à l’échelle de l’ensemble des salariés, sur le 20e jour consécutif de la grève reconductible.

Parmi les personnels indispensables à la circulation des trains, près de la moitié (49,3 %) des conducteurs, plus du quart (29,4 %) des contrôleurs et 12,6 % des aiguilleurs étaient grévistes le jour du réveillon de Noël. Ce léger rebond intervient au lendemain de la plus faible mobilisation des cheminots (9,2 % lundi) depuis le début du mouvement le 5 décembre.

  • 400 millions d’euros de manque à gagner

La grève contre la réforme des retraites a déjà occasionné un manque à gagner de 400 millions d’euros à la SNCF, a déclaré son patron Jean-Pierre Farandou dans un entretien au Monde mardi.

« Le conflit n’est pas terminé, et il est encore trop tôt pour faire le bilan complet » mais « au bout de vingt jours, on est à 400 millions d’euros de chiffre d’affaires qui n’aura pas été réalisé dans la période », indique M. Farandou. « Les comptes 2019 seront fortement impactés », d’autant plus « qu’on n’est pas encore au bout du décompte des conséquences économiques », a-t-il prévenu.

La SNCF avait réalisé en 2018 un chiffre d’affaires de 33,3 milliards d’euros, estimant l’impact de la longue grève du printemps contre la réforme ferroviaire à près de 900 millions.

  • Nouvelles consultations le 7 janvier

Les partenaires sociaux seront reçus le 7 janvier par plusieurs membres du gouvernement sur les questions de pénibilité et de gestion de fin de carrière dans le cadre de la réforme des retraites, a annoncé lundi Matignon.

Les ministres du travail et de la santé, Muriel Pénicaud et Agnès Buzyn, ainsi que les secrétaires d’Etat chargés des retraites et de l’action et des comptes publics, Laurent Pietraszewski et Gérald Darmanin, débuteront cette concertation avec les partenaires sociaux, qui se poursuivra tout au long du mois de janvier. Le premier ministre, Edouard Philippe, « proposera (…) une méthode de travail » concernant l’équilibre financier du système de retraites durant la « semaine du 6 janvier ».

Le nouveau secrétaire d’Etat aux Retraites, Laurent Pietraszewski, devrait mener des discussions sur « le minimum contributif et les transitions », le secrétaire d’Etat à la fonction publique, Olivier Dussopt, celles « sur la retraite progressive dans la fonction publique » et la ministre du travail, Muriel Pénicaud, « celles sur l’emploi des seniors et la pénibilité ».

A défaut de pouvoir satisfaire la CGT et FO, qui appellent à une mobilisation le 9 janvier, il faudra lâcher du lest à l’attention des syndicats favorables à la réforme, CFTC, UNSA et CFDT. Or M. Pietrasezwski écarte d’emblée certaines de leurs revendications, comme la prise en compte de certains facteurs de pénibilité, dont le port de charges lourdes.

Ligne rouge pour les réformistes, l’âge d’équilibre à 64 ans assorti d’un bonus-malus, voulu par le gouvernement à l’horizon 2027 pour redresser les comptes sans augmenter les cotisations, sera un point crucial des débats. Le projet de loi est attendu en conseil des ministres le 22 janvier.