Étiquettes

, , ,

Carlos Ghosn avait été arrêté à Tokyo le 19 novembre 2018 et est inculpé au Japon pour abus de confiance et pour dissimulation de revenus, dans l’attente de son procès prévu en 2020. ©AFP
Sophie Leroy

L’ex-PDG de Renault-Nissan Carlos Ghosn, sous le coup d’une assignation à résidence au Japon où il devait être jugé en 2020, notamment pour malversations financières, a rejoint dimanche le Liban…

L’ex-patron de l’alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn, 65 ans, a confirmé ce mardi dans un communiqué se trouver au Liban après avoir quitté le Japon où il est sous le coup de quatre inculpations. Les circonstances de son départ du Japon ne sont pas claires. Ses conditions de liberté précisaient que ses passeports étaient gardés par ses avocats, garants du respect des règles imposées par la justice à son égard. Son assignation à résidence à Tokyo lui laissait la liberté de voyager à l’intérieur du Japon, mais la durée d’absence de son domicile était réglementée. « C’est une surprise totale, je suis abasourdi », a déclaré aux médias Junichiro Hironaka, le principal avocat de Ghosn.

« Je suis à présent au Liban. Je ne suis plus l’otage d’un système judiciaire japonais partial où prévaut la présomption de culpabilité », a-t-il écrit, selon ce document transmis par ses porte-parole. « Je n’ai pas fui la justice, je me suis libéré de l’injustice et de la persécution politique. Je peux enfin communiquer librement avec les médias, ce que je ferai dès la semaine prochaine« , ajoute-t-il.

Rappelons que Ghosn a la triple nationalité: française, libanaise et brésilienne. Et que le Japon n’a pas d’accord d’extradition avec le Liban, ce qui rend peu probable que Carlos Ghosn soit contraint par les autorités libanaises de retourner à Tokyo pour son procès.

Abus de confiance

Selon le journal libanais al-Joumhouriya qui a dévoilé l’information, le patron déchu de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi est arrivé à Beyrouth dans un avion en provenance de Turquie.

Je n’ai pas fui la justice, je me suis libéré de l’injustice et de la persécution politique.

Carlos Ghosn
ex-PDG de Renault-Nissan

Carlos Ghosn avait été arrêté à Tokyo le 19 novembre 2018 et est inculpé au Japon pour abus de confiance et pour dissimulation de revenus, dans l’attente de son procès prévu en 2020. Détenu pendant plusieurs mois au Japon, il a été libéré une première fois sous caution en mars 2019, avant d’être de nouveau arrêté début avril et encore libéré sous caution dans de strictes conditions fin avril. Depuis son arrestation, ses avocats et sa famille ont vivement dénoncé ses conditions de détention et la façon dont la justice japonaise mène la procédure dans ce dossier.

Adulé pendant des années au Japon pour avoir participé au renouveau de Nissan, Carlos Ghosn avait lui-même dénoncé dernièrement un « complot » de la part de Nissan pour empêcher un projet d’intégration plus poussée avec Renault.

L’Echo