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L’auteur de l’attaque, qui a été tué par les policiers, n’était pas connu pour radicalisation, mais des « éléments liés à la religion » ont été retrouvés dans ses effets personnels.

Le Monde avec AFP 

 

 

Sur la zone où a eu lieu l’attaque.
Sur la zone où a eu lieu l’attaque. CHARLES PLATIAU / REUTERS

Un homme a poignardé vendredi 3 janvier trois personnes dans un parc de Villejuif (Val-de-Marne), faisant au moins un mort et deux blessés, dont un grave. L’auteur de l’attaque souffrait de « troubles psychologiques » et n’était pas connu pour radicalisation, mais des « éléments liés à la religion » ont été retrouvés dans ses affaires, a-t-on appris de sources concordantes. Sous l’identité de Nathan C., ce jeune homme, qui a été tué par des policiers, était « connu pour des faits de droit commun, mais inconnu des services spécialisés de renseignement », ont ajouté ces sources proches du dossier.

Une enquête pour « assassinat et tentatives d’assassinat » a été ouverte et confiée à la police judiciaire du Val-de-Marne. Pour l’heure, l’enquête est conduite sous l’autorité du parquet de Créteil, mais le procureur national antiterroriste, Jean-François Ricard, était également présent sur place, aux côtés de M. Nunez et du préfet de police de Paris, Didier Lallement.

Selon une source proche du dossier, le blessé grave est un homme, et le blessé léger une femme. Tous deux ont été transportés dans des hôpitaux du Val-de-Marne pour être examinés, a ajouté Mme Beccuau, procureure de la République de Créteil.

Vérifications en cours

L’attaque a eu lieu vers 14 heures dans le parc des Hautes-Bruyères, qui abrite notamment des terrains de sport et des jardins familiaux, dans cette commune située dans la proche banlieue sud de Paris. On ignore encore l’identité et les motivations de l’assaillant, a précisé à la presse Laure Beccuau, chargée de superviser les premières investigations.

« Dans son périple meurtrier, le mis en cause a tenté de s’attaquer à d’autres victimes qui ont réussi à l’éviter », a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse sur place. Selon le maire de Villejuif, Franck Le Bohellec, l’homme tué est un Villejuifois de 56 ans. « Il se promenait avec sa femme lorsque l’agresseur s’est approché, il a voulu protéger sa femme et c’est lui qui a pris ce coup de couteau », a fait savoir l’édile à l’Agence France-Presse (AFP).

D’après plusieurs témoins, rapporte RTL, l’homme aurait crié « Allahou akbar ! », mais pour l’heure rien ne permet de l’affirmer : la police procède à des vérifications pour s’en assurer. L’assaillant a ensuite « pris la fuite jusqu’au centre commercial du Carrefour de L’Haÿ-les-Roses, où il avait visiblement l’intention de poursuivre ses agressions », a déclaré le maire de la commune, Vincent Jeanbrun, sur BFM-TV

« Heureusement, la police a été rapidement alertée et a pu rapidement se rendre sur place et le neutraliser en l’abattant », a-t-il ajouté. Des policiers locaux de la brigade anticriminalité ont en effet fait feu sur l’assaillant à l’Haÿ-les-Roses, le blessant mortellement. Une photo prise sur place juste après l’attaque et transmise à l’AFP le montre étendu sur le dos à un carrefour, vêtu de ce qui semble être une djellaba noire.

M. Nunez a salué « le courage, l’efficacité et la réactivité » des forces de police, notamment d’une brigade anticriminalité du Kremlin-Bicêtre qui « a permis de neutraliser l’assaillant immédiatement, empêchant la poursuite sans doute d’un périple meurtrier ». « Nos forces de sécurité et secours sont intervenues à Villejuif avec réactivité, sang-froid et professionnalisme », a tweeté le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, en leur adressant sa « reconnaissance ».

Trois enquêtes ouvertes pour attaque terroriste en 2019

Cette attaque survient alors que la France vit sous une menace terroriste constante. La vague d’attentats djihadistes qui a frappé le pays depuis 2015 a fait 255 morts. Soixante attentats ont été déjoués depuis 2013, dont le dernier à la fin de septembre 2019, selon le ministère de l’intérieur.

En 2019, la justice antiterroriste s’est saisie de trois attaques : l’agression au couteau en mars de deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe par un détenu radicalisé, l’attentat au colis piégé devant une boulangerie de Lyon en mai, qui avait blessé 14 personnes, et la tuerie perpétrée au début d’octobre à la Préfecture de police de Paris.

Pour cette dernière attaque, l’enquête n’a pas encore pu déterminer officiellement les motivations de Mickaël Harpon, l’agent soupçonné de radicalisation qui a tué au couteau quatre de ses collègues avant d’être abattu.

Cette attaque survient également à quelques jours du cinquième anniversaire des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de janvier 2015.