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Et dire que dans les arguments des opposants au Brexit il y avait le fait qu’il s’agirait d’un Brexit de droite aux conséquences sociales potentiellement catastrophiques ! L’argument était contestable car il s’agit en fait d’un Brexit mené par la droite, qui facilite aussi des politiques bien plus à gauche. Illustration avec les choix de Boris Johnson, sur la santé ou la hausse du salaire minimum.

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Divergences d’outre-Manche

Pour qui prend un peu de recul, le contraste entre notre pays et notre voisin britannique est stupéfiant. Chez eux, un gouvernement de la droite qui a initié l’ultra-libéralisme le plus anti-social, avec Thatcher, qui annonce une forte hausse du SMIC et une forte augmentation des moyens humains pour le service public de la santé. Chez nous, une majorité menée par un ancien ministre d’une majorité dite socialiste, qui refuse toute hausse du salaire minimum et qui affronte une protestation massive des professionnels de santé des hôpitaux, las des plans d’économie qui ne leur donnent plus les moyens de mener leur mission dans des conditions décentes, tant humaines que matérielles…

Les chiffres sont très parlants : Boris Johnson a décidé d’augmenter le SMIC britannique de 6,2% au 1er avril, alors que l’inflation est à 1,5%, doit un coup de pouce de 4,7% ! Grand seigneur, Hollande, alors conseillé par Macron sur l’économie, avait accordé un coup de pouce de 0,6% en 2012, avant de refuser toute revalorisation par la suite. Bref, Johnson est 8 fois plus généreux que Hollande et propulse le salaire minimum britannique au-dessus du nôtre, malgré les protestations du patronat local ! Bien sûr, Londres avait du retard et le taux de chômage est faible, mais cela montre aussi que le niveau du salaire minimum est un choix politique, et que son gel n’est pas inéluctable.

Le contraste dans le domaine de la santé est également assez incroyable avec un Boris Johnson qui a fait de la hausse des moyens la deuxième priorité de sa campagne après la réalisation du Brexit, promettant l’embauche de 40 000 infirmières, 6 000 médecins et l’ouverture de 40 nouveaux hôpitaux. En France, nos hôpitaux souffrent depuis des années de programmes d’économie qui se répètent année après année, au point de provoquer la révolte actuelle. Bien sûr, là aussi, Londres part de loin, mais on peut quand même se demander si Boris Johnson ne va pas rendre son pays plus social que la France de Macron, un comble particulièrement révélateur venant d’un dirigeant conservateur…

La question de la sortie de l’UE est probablement centrale dans ces choix. En voulant appliquer le vote populaire du Brexit, Boris Johnson a décidé de mener la politique de ses électeurs, qui ne sont pas la City et Londres, qui voulaient rester. Il mène donc une politique pour les classes populaires, revalorisant leur salaire et améliorant le service public de la santé si important pour elles. Macron, lui, continue à appliquer la course au moins-disant social qui règne dans l’UE et l’euro pour gagner illusoirement en compétitivité, appliquant les politiques recommandées par Bruxelles. Nous avons ici la preuve presque chimiquement pure que l’UE pousse à des politiques anti-sociales et sa sortie à l’inverse…

Bien sûr, les partisans de l’UE pourront toujours pointer les exceptions ibériques, mais il y a fort à parier qu’elles confirment la règle. Le Portugal devrait sortir de sa logique de parasite fiscale pour les retraités de la zone euro, et si Madrid a pris un virage social récemment, c’est après une purge monstrueuse provoquée par l’euro, et dont la longévité, dans l’UE et l’euro, reste à démontrer.

Source: http://www.gaullistelibre.com/2020/01/lecons-sociales-du-brexit-lue-pousse-la.html#more