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Des profs de la fac de lettres de Limoges menacent de démissionner de leurs fonctions administratives

Photo d’illustration © Thomas JOUHANNAUD

Les personnels et enseignants de la fac de lettres de Limoges ont voté la poursuite d’un mouvement de mécontentement contre les réformes du gouvernement.

« Envoyer des signaux assez forts. » L’assemblée générale des professeurs de la fac de lettres de Limoges vient tout juste de commencer et déjà le mot d’ordre est donné. Il s’agit de marquer les esprits. De la direction de l’université, du gouvernement, des collègues d’autres composantes de l’université et aussi des étudiants. En cause, en premier lieu, la réforme des retraites.

« On voit bien que si on travaille jusqu’à 67 ans, on sera peut-être gagnant », ironise Martin Thibault, prof de sociologie. Mais l’instauration d’un système universel par point n’est pas la seule explication de la fronde naissante. Il y a aussi la loi de programmation de la recherche. « La loi du tous contre tous », résume un enseignant.

Réunis, ce lundi 27 janvier, en Assemblée générale, une trentaine d’enseignants ont choisi d’inscrire dans leur motion des actions marquantes, parmi lesquelles le report « sine die » des jurys d’examen. La décision, déjà évoquée la semaine dernière, lors d’une précédente AG, devrait commencer à être effective, cette semaine, dans un nombre de filières plus large que la seule sociologie, déjà concernée par la mesure. « On ne peut pas imaginer reprendre les cours comme si de rien n’était », ajoute Martin Thibault.

Démission ?

Mais dans leurs options de lutte, les opposants enseignants aux réformes du gouvernement, s’apprêtent à franchir un nouvel échelon : l’assemblée générale a mis sur la table la possibilité d’une démission de toutes les charges administratives qui leur incombent. Comme les médecins au début du mois de janvier. « On est enseignant-chercheur, pas enseignant-chercheur-administrateur », tance un intervenant.

Durant la semaine, les personnes réunies en AG, ce lundi, vont tenter de collecter le maximum de signatures sur ce mot d’ordre. Une façon de se compter, mais aussi de faire monter la pression, jusqu’au conseil d’UFR exceptionnel, convoqué vendredi. « Compte tenu du climat, j’ai décidé de convoquer un conseil de fac exceptionnel, explique le doyen François Avisseau. À l’ordre du jour, figureront les retraites, la fonction publique et la loi de programmation de la recherche. En tant que leur représentant élu, il fallait que je permette au personnel et aux enseignants d’exprimer leur point de vue. Il est extrêmement rare qu’on en arrive là. »

Quel effet cette montée en pression aura-t-elle sur la mobilisation, pour l’instant limité, des étudiants ? Une réponse sera apportée, ce midi, par l’AG des étudiants de la fac de lettres. Certaines figures de proue du mouvement social espèrent un « relais » de la jeunesse et de l’enseignement supérieur, à l’orée d’une nouvelle semaine de mobilisation. « On cherche le nouveau souffle, reconnaît Antoine, un Gilet jaune enseignant en primaire. Et on regarde beaucoup du côté des lycées et des facs. »

Le Populaire du centre