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EPA POOL/AFP/Archives / Christophe PETIT TESSON Patrick Devedjian à droite, aux côtés du président Emmanuel Macron au centre, le 29 janvier 2020 lors du dîner du Conseil de coordinations des organisations arméniennes de France

Le président du conseil départemental des Hauts-de-Seine Patrick Devedjian est mort des suites du Covid-19, a annoncé dimanche 29 mars le département.

L’ancien ministre avait annoncé le 26 mars souffrir du coronavirus. Il disait être stabilisé. Il avait été placé en observation mercredi dans un hôpital du département.

L’homme politique avait été ministre sous les présidences de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy. Avocat de profession, ancien député de la 13e circonscription des Hauts-de-Seine de 1986 à 2017, il fut également porte-parole du RPR de 1999 à 2001, et Secrétaire général de l’UMP de 2007 à 2008.

Gérard Larcher, président du Sénat a fait part de sa « grande tristesse » d’apprendre la mort d’un « homme courageux et totalement dévoué à sa ville d’Antony et aux Hauts-de-Seine ».

Anne Hidalgo, la maire PS de Paris, a elle aussi fait part de son « immense tristesse » « Je pense à nos amis arméniens qui perdent aujourd’hui un de leur frères », a-t-elle indiqué. Fier de ses origines arméniennes, Patrick Devedjian n’a en effet jamais cessé de combattre pour la reconnaissance du génocide et pour le développement de l’Arménie d’aujourd’hui.

Pierre Moscovici a lui aussi estimé que « sa parole manquera ». « Nos idées étaient certes différentes. Mais j’appréciais le débat avec cet homme cultivé, courtois, authentiquement libéral et européen. »

– « Anticonformiste intellectuel » –

« C’était le plus brillant d’entre nous, un homme extrêmement libre, anticonformiste intellectuel, très drôle », a déploré auprès de l’AFP Philippe Juvin, président de la fédération LR des Hauts-de-Seine qui dirige par ailleurs les urgences de l’hôpital parisien Georges-Pompidou.

AFP/Archives / DOMINIQUE FAGET Patrick Devedjian lors de son élection à la mairie d’Antony le 16 octobre 1983

Avocat de profession, Patrick Devedjian a été député de la 13e circonscription des Hauts-de-Seine de 1986 à 2017, maire d’Antony de 1983 à 2002 et élu conseiller départemental en 2004. Il présidait le département depuis 2007.

Grand tenant de l’autonomie des collectivités territoriales, il fut d’abord ministre délégué chargé des libertés locales (2002 à 2004). Il pilota à ce titre les lois de l’acte II de décentralisation. Il fut ensuite ministre délégué à l’industrie et œuvra notamment à la libéralisation des télécommunications. Enfin, il fut ministre chargé du Plan de relance, de 2008 à 2010, en pleine crise financière mondiale.

AFP/Archives / Christophe ARCHAMBAULT Patrick Devedjian entouré de Valérie Pécresse et du candidat LR à la présidentielle François Fillon lors d’un meeting politique, le 21 mars 2017 à Courbevoie près de Paris

Il présida également l’Etablissement public d’aménagement de La Défense (Epad) de 2007 à 2009 et fut président de l’Etablissement public de gestion de La Défense (Defacto) de 2009 à 2018. Il œuvra à la fusion des deux établissements pour créer l’Etablissement public Paris-La Défense, dont il prit la présidence en 2018.

Grand collectionneur, féru d’art du XVIIIe siècle, Patrick Devedjian était par ailleurs administrateur du musée du Louvre.

Il fut à l’initiative de la construction du grand complexe installée sur l’île Seguin La Seine Musicale à Boulogne-Billancourt et de l’enceinte sportive et culturelle indoor Paris-La Défense Arena à Nanterre.

Dernièrement, il portait le projet de création du Musée du Grand Siècle dans la caserne Sully à Saint-Cloud.

Président du Syndicat Paris Métropole et co-président de la Mission de préfiguration de la métropole du Grand Paris de 2014 à 2016, Patrick Devedjian avait engagé une fusion avec le département des Yvelines.