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Après les trois interventions des 12, 14 et 16 mars et l’annonce progressive de mesures de confinement, certains sondages ont indiqué un rebond de la cote du président. Mais les énormes carences de sa gestion apparaissent malgré ses nombreuses injonctions au silence. Résultat : deux sondages révèlent une vraie fracture dans l’opinion, avec à peine plus de 20% de Français qui lui font confiance.

Mauvais théâtre pour tenter de cacher une mauvaise gestion
Plus le temps passe, plus il apparaît que le président et son gouvernement ne sont pas à la hauteur de cette terrible crise. Notre pays, qui disposait pourtant d’un grand stock stratégique de masques, en manque toujours pour ses soignants, sans parler de tous ceux qui en ont également besoin, des forces de l’ordre aux commerçants. Et après avoir tenté de défendre leur manque d’utilité dans un but préventif, il apparaît surtout que l’exécutif adaptait son discours à ses manquements. Idem pour les tests. On peut aussi s’interroger sur le caractère tardif et limité des mesures pour adapter les capacités d’accueil des hôpitaux. Le contraste avec les bonnes pratiques asiatiques ou allemandes est très cruel et le cynisme de la communication de cette majorité est une nouvelle pièce au passif de ce mandat.
Face à ces faits qui s’accumulent, et remettent en cause sa gestion de la crise sanitaire, la majorité tente toujours de donner le change en multipliant les annonces. Un sondage réalisé juste après les trois interventions de mi-mars ayant indiqué un bond de 13 points de sa cote de confiance, à 51%, l’exécutif a cherché à répliquer cette stratégie avec l’intervention d’Edouard Philippe lundi 23 sur TF1, la prise de parole du président à Mulhouse mercredi 25 et une interview en Italie et une grande conférence de presse samedi du ministre de la santé et du Premier ministre. Mais ces interventions manquaient de substance. Les ajustements annoncés par le Premier ministre aux règles de confinement et pour les marchés ouverts, outre leur manque de clarté, auraient pu être annoncés par un secrétaire d’Etat.
L’intervention du président n’était guère plus réussie. D’ailleurs elle a très vite disparu des unes. Macron a encore appelé à taire les critiques : « lorsqu’on s’engage dans une guerre, on s’y engage tout entier, on s’y mobilise dans l’unité. Je vois dans notre pays les facteurs de division, les doutes, toutes celles et ceux qui voudraient fracturer le pays, alors que nous ne devons avoir qu’une obsession : être unis pour combattre le virus ». Mais il n’y a guère que Thomas Legrand pour relayer ce message quand tant de faits et de déclarations exposent les manquements de sa majorité. Et quand on parle de guerre, on évite d’envoyer ses troupes au combat sans équipement, car cela irrite, logiquement.
Devant le soutien des français aux professionnels de santé, Macron a annoncé « un plan massif d’investissement et de revalorisation » pour l’hôpital. Mais en l’absence du moindre chiffre, ces promesses n’engagent que ceux qui y croient. Et il faut rappeler ici que cette majorité sait tordre les chiffres pour sa communication. On peut penser aux 10 milliards (sur 25 ans !) de Blanquer pour les professeurs, qui n’assurent même pas le maintien de leur pouvoir d’achat… Si certains chiffres annoncés samedi sont spectaculaires, ils ne changent rien aux manques actuels… Et ce n’est pas la communication lourdingue qui va arranger les choses. Après avoir choisi de parler de cluster, puis lancé, mardi, un Comité Analyse Recherche et Expertise, à l’acronyme aux tristes consonances globish, il a annoncé une opération Résilience en égrenant les moyens comme un secrétaire d’Etat.
Tout ceci ne donne pas le change. Déjà, si 96% des Français approuvaient les mesures de confinement à mi-mars, 85% regrettaient déjà que les restrictions ne soient pas venues plus tôt. Une semaine plus tard, après les polémiques consécutives aux propos d’Agnès Buzyn, au manque de masques ou de tests et la comparaison peu flatteuse de notre pays avec d’autres, l’opinion devient de plus en plus critique. Il n’y a même pas une majorité pour penser que le gouvernement a pris la mesure de la gravité de la situation. A peine 30% le trouvent clair, 29% honnête. Seuls 24% pensent qu’il a pris les bonnes décisions au bon moment. Et enfin, seuls 24% sont rassurés et 20% pensent qu’il sait où il va. Un autre sondage révèle que seuls 22% sont satisfaits et 86% jugent les mesures insuffisantes.
En clair, les sondages de l’exécutif sont devenus calamiteux, le reflet de sa gestion de la crise sanitaire. Les Français ne se font pas avoir par la communication du gouvernement, relayée de manière de moins en moins complaisante par des média qui sont confrontés à la dure réalité. Et les appels à taire les critiques risquent d’accentuer l’irritation alors que son bilan devrait inciter Macron à plus de modestie.
Source: http://www.gaullistelibre.com/2020/03/coronavirus-lechec-complet-du-plan-com.html#more