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Donald Trump lors d'un point de presse à la Maison-Blanche.

Selon le président américain, le Sénat devrait accélérer les votes sur ses nominations à des postes importants, notamment du côté de la justice.Photo : Reuters / Leah Millis

AFP

Donald Trump a provoqué la stupéfaction mercredi en menaçant de suspendre le Congrès américain pour forcer la confirmation de juges et autres nominations, en s’appuyant sur un article de la Constitution américaine jamais appliqué auparavant.

Le Sénat, à majorité républicaine, a le pouvoir de confirmer ou de rejeter les nominations du président à certains postes: juges fédéraux, magistrats de la Cour suprême, ambassadeurs, etc.

La chambre haute a suspendu ses séances plénières jusqu’au 4 mai à cause de la pandémie de coronavirus, mais se réunit régulièrement en séance pro forma, ne rassemblant que quelques sénateurs qui peuvent toutefois approuver des textes à l’unanimité.

Ce qui se fait actuellement de quitter la ville tout en menant des séances pro forma bidon est un manquement au devoir envers les Américains qui ne peuvent pas se le permettre pendant cette crise, a lancé le président républicain.

Lors de sa conférence de presse quotidienne sur la crise du coronavirus, il a exhorté le chef républicain du Sénat à suspendre toutes les séances afin qu’il puisse confirmer lui-même ses candidats.

Si la Chambre des représentants, à majorité démocrate, n’est pas d’accord avec cette suspension, j’exercerai mon droit constitutionnel de suspendre les deux chambres du Congrès, a-t-il menacé.

Je préférerais ne pas utiliser ce pouvoir, a toutefois souligné Donald Trump.

La Constitution offre un mécanisme pour que le président puisse remplir des postes dans de telles circonstances, a-t-il insisté.

Le Sénat devrait soit accomplir son devoir et voter sur les candidats soit il devrait suspendre formellement toutes les séances, afin que je puisse faire ces nominations, a-t-il martelé.

Aucun président de l’histoire n’a jamais employé le pouvoir constitutionnel de suspendre le Congrès, a réagi sur Twitter un historien spécialiste de l’histoire présidentielle américaine, Michael Beschloss.

Mitch McConnell au front pour négocier avec le chef des démocrates

Habile stratège, d’ordinaire allié du président républicain, le chef du Sénat Mitch McConnell n’a pas semblé prêt à suivre ses directives, tout en évitant de répondre directement à sa menace. Selon un porte-parole, il s’est entretenu mercredi avec Donald Trump «pour parler de l’entrave sans précédent des démocrates du Sénat aux candidats très qualifiés du président, et a partagé sa frustration vis-à-vis de ce processus».

Mitch McConnell «s’est engagé à trouver des moyens de confirmer les candidats considérés comme essentiels (dans la lutte contre) la pandémie de Covid-19, mais d’après les règles du Sénat, cela nécessitera le consentement» du chef de la minorité démocrate, Chuck Schumer, a indiqué ce porte-parole à l’Agence France-Presse (AFP).

Des attaques envers les démocrates du Congrès

Donald Trump a, en outre,  accusé les démocrates du Congrès de bloquer une enveloppe de 250 milliards (229,6 milliards d’euros) supplémentaires destinée aux petites et moyennes entreprises. Cette somme viendrait s’ajouter au 350 milliards (321,5 milliards d’euros) déjà prévus dans le plan historique de relance de l’économie américaine de plus de 2000 milliards de dollars (1837,5 milliards d’euros) approuvé fin mars.