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En représailles à une fermeture de consulat à Houston, Pékin a fait boucler celui de cette ville du centre du pays. Dimanche, avant la fermeture, le consulat a été l’objet de toutes les curiosités de la foule venue faire des selfies
Des fonctionnaires chinois ont pénétré lundi dans l’enceinte du consulat des Etats-Unis à Chengdu peu après le départ des derniers employés de Washington. Cela met fin à un épisode de sanctions mutuelles digne de la Guerre froide. Très symboliquement, la bannière étoilée des Etats-Unis avait été descendue peu auparavant à l’intérieur du complexe diplomatique, selon des images de la télévision chinoise.
Contrairement aux jours précédents, les journalistes étrangers n’étaient pas autorisés par les forces de l’ordre à approcher du bâtiment.
Le gouvernement chinois a ordonné, vendredi, la fermeture de cette représentation diplomatique en représailles à une mesure similaire prise à l’encontre du consulat de Chine à Houston par l’administration Trump, dans un contexte d’accusations d’espionnage mutuelles au goût de guerre froide.
Pékin n’avait alors pas précisé dans quel délai la mission américaine devrait fermer ses portes. Les Etats-Unis avaient donné trois jours aux Chinois pour évacuer leur consulat à Houston. Depuis vendredi, les journalistes ont pu voir des employés du consulat de Chengdu sortir des sacs-poubelles et un autocar quitter les lieux, tous rideaux fermés, pour une destination inconnue. Des fonctionnaires chinois ont pénétré vers 10 heures locales dans l’enceinte du consulat, peu après le départ des derniers employés de Washington.
Inauguré en 1985, le consulat américain de Chengdu est devenu vendredi le dernier sujet d’une longue liste de contentieux entre Pékin et Washington, lorsque la Chine a ordonné la fermeture de la mission.
Des accusations de menace pour la sécurité réciproques
A Houston, des agents américains sont finalement entrés dans le bâtiment vendredi après avoir ouvert la porte à l’aide d’outils. Pékin a protesté contre cette intrusion. Ce bâtiment est «une propriété nationale de la Chine», a souligné samedi dans un communiqué le ministère chinois des Affaires étrangères, se référant au droit international. Elle «apportera une réponse appropriée et nécessaire à ce sujet», a averti Pékin.
Dans un contexte de tension diplomatique accrue autour du coronavirus et de Hongkong, Washington a justifié sa décision en affirmant que le consulat de Chine à Houston était «une plaque tournante de l’espionnage et du vol de propriété intellectuelle».
«Certains employés du consulat des Etats-Unis à Chengdu se sont livrés à des activités sortant de leurs attributions, ils se sont ingérés dans les affaires intérieures de la Chine et ont mis en danger la sécurité et les intérêts chinois», a accusé de son côté la diplomatie chinoise.
Des relations de plus en plus tendues
Cette décision a été la réponse du régime communiste à la fermeture forcée de son consulat de Houston, aux États-Unis, par l’administration Trump, sur fond d’accusations d’espionnage dignes de la Guerre froide. Pékin avait protesté après l’entrée par la force vendredi d’agents américains après le départ des fonctionnaires chinois. Ce bâtiment est «une propriété nationale de la Chine», avait souligné le ministère chinois des Affaires étrangères, se référant au droit international.
Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a assuré jeudi que le consulat de Chine à Houston, quatrième ville des États-Unis, était une «plaque tournante de l’espionnage et du vol de propriété intellectuelle». «Certains employés du consulat des Etats-Unis à Chengdu se sont livrés à des activités sortant de leurs attributions, ils se sont ingérés dans les affaires intérieures de la Chine et ont mis en danger la sécurité et les intérêts chinois», a accusé de son côté la diplomatie chinoise.
Ces représailles mutuelles interviennent dans un contexte de dégradation des relations sino-américaines, les pommes de discorde s’étant multipliées ces derniers mois : répression à Hongkong avec l’entrée en vigueur d’une loi controversée sur la sécurité, pandémie de Covid-19 et tensions en mer de Chine méridionale notamment.
