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AFP
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a réitéré l’appel de la France à adopter des réformes «d’urgence» au Liban, avertissant que ce pays courait sinon le risque de disparaître.
«Le risque aujourd’hui, c’est la disparition du Liban, donc il faut que ces mesures soient prises», a martelé le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian sur la radio RTL. Dans la foulée du président Emmanuel Macron qui s’était rendu à Beyrouth le 6 août, deux jours après la gigantesque explosion qui a meurtri la ville, le chef de la diplomatie française a souligné que ces réformes ne pouvaient être menées par la classe politique actuelle, conspuée par les Libanais.
«Consensus sur l’inaction»
«Ils se phagocytent eux-mêmes entre eux pour faire un consensus sur l’inaction. Cela n’est plus possible et nous le disons avec force», a lancé Jean-Yves Le Drian. «Le président de la République l’a dit lorsqu’il s’est rendu au Liban le 6 août dernier, il va le redire lorsqu’il sera à Beyrouth mardi», a-t-il ajouté. «Chacun sait ce qu’il faut faire mais il n’y a plus de gouvernement en ce moment au Liban», a-t-il poursuivi, le premier ministre Hassan Diab et son équipe ayant démissionné sur fond de critiques d’incurie générale après l’explosion au port de plusieurs milliers de tonnes de nitrate d’ammonium qui a fait environ 180 morts et ravagé des quartiers entiers de Beyrouth.
«Ce pays est au bord du gouffre»
«Il faut qu’il se reconstitue un gouvernement, il faut qu’ils le fassent vite parce qu’il y a urgence, à la fois l’urgence humanitaire et sanitaire (…) et puis l’urgence politique si l’on veut que ce pays tienne», a insisté le ministre français des Affaires étrangères.
«Ce pays est au bord du gouffre. Il y a la moitié de la population qui vit au-dessous du seuil de pauvreté, il y a une jeunesse désemparée, il y a une situation du chômage qui est épouvantable, une inflation qui est ahurissante», a-t-il énuméré.
Il faut pour cela former un «gouvernement de mission» qui puisse rapidement mettre en oeuvre les «réformes indispensables parce que autrement la communauté internationale ne sera pas au rendez-vous», a répété Jean-Yves Le Drian. «On ne va pas signer de chèque en blanc pour un gouvernement qui ne met pas en oeuvre les réformes que tout le monde connaît», a-t-il insisté, citant notamment celles des services publics et du système bancaire.