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Les principales déclarations du Général Aoun avant l’arrivée d’Emmanuel Macron à Beyrouth :
- Système Politique
« Pour que le 1er septembre 2020 complète le 1er septembre 1920, et parce que je suis convaincu que seul un Etat civil est capable de protéger le pluralisme, de le préserver en le transformant en unité réelle, je demande que le Liban soit déclaré Etat civil. Je m’engage à appeler au dialogue les autorités spirituelles et les dirigeants politiques afin d’arriver à une formule acceptable par tous et pouvant être mise en place à travers des amendements constitutionnels appropriés ».
« La jeunesse libanaise appelle au changement. Les voix résonnent partout, appelant à un changement de régime, ne devrions-nous pas les écouter ? Ces jeunes sont le Liban à venir, et pour eux et pour leur avenir, je dis que oui, le moment est venu ».
« Il est temps d’améliorer, d’amender ou de changer le système libanais, appelez-le comme vous le voulez. Mais le Liban a besoin d’un nouveau système de gestion de ses affaires, basé sur la citoyenneté et un Etat civil ».
« Le système communautaire basé sur les droits des communautés et des quotes-parts a été bon à une certaine époque. Mais aujourd’hui, il constitue un obstacle contre toute avancée ou progression, contre les réformes et la lutte contre la corruption. Il est devenu le terreau de la sédition, de la provocation et des divisions ».
- Sa détermination :
« Je n’ai pas changé. Je suis resté le même », a-t-il assuré, estimant que « les forces en conflit dans le pays et à l’extérieur ont fait obstacle » à son action.
« J’ai consacré ma vie à servir mon pays et je continuerai à le faire jusqu’au bout. Mon rêve est de nettoyer le Liban de la corruption qui le mine jusqu’aux os et d’instituer un Etat laïque. Mon rêve est aussi d’établir une nouvelle alliance autour du « Vivre ensemble », avec toutes les forces vives ».
- Aide Internationale
« Le Liban ne peut ni ne veut s’en passer puisque c’est lui qui a demandé le soutien de tous ces partenaires. Leur aide est précieuse et essentielle tout autant que les réformes nécessaires au pays. Le 9 août lors de la conférence internationale d’aide au Liban qui s’est tenue à l’initiative du Président Macron j’ai insisté pour que la gestion des fonds de contribution soit mise sous l’égide des Nations Unis. A la fois par souci de transparence mais aussi pour assurer une bonne exécution ».
Réformes
» Nous sommes une République parlementaire. C’est donc le parlement qui donne sa confiance au nouveau gouvernement et c’est lui également qui agrée les réformes. Ce chemin légal complique le processus, car certains partis politiques persistent à mettre des embûches devant toute réforme. Pour ma part, je continuerai à lutter pour les mettre à exécution.
- Corruption
« Le Liban souffre d’une corruption endémique. Il y’a une classe politique qui protège les corrupteurs et cache leurs pratiques, car elle en profite de façon directe. Il est très difficile de casser cette alliance solide et bien enracinée car elle dépasse les clivages politiques pour se rejoindre sur les intérêts financiers. Oui c’est difficile d’en venir à bout mais je suis déterminé à continuer la lutte pour disloquer ce cartel mafieux ».
- La tragédie du Port
« Je comprends parfaitement leurs souffrances face à cette tragédie qui a touché le pays en profondeur. Impossible de ne pas partager cette peine indescriptible. Je peux sans doute la soulager quelque peu de deux façons : d’une part en veillant à ce que l’enquête se fasse en toute transparence pour désigner les coupables, quel que soit leur grade ou niveau de responsabilité. Ils seront jugés et je me suis engagé là-dessus lors du Conseil des ministres avant la démission du gouvernement ; d’autre part en faisant tous les efforts nécessaires pour solliciter l’aide des pays amis afin d’indemniser les victimes. Beyrouth et son port seront reconstruits et je serai attentif à ce qu’on le fasse sans nuire à leurs vestiges culturels ».
- Les réfugiés
« Il faudrait que la communauté internationale nous aide à trouver une solution à la présence massive de réfugiés. Cela a démarré il y a quarante-cinq ans avec l’arrivée des Palestiniens, suivie depuis 2O11 d’une vague de plus d’un million et demi de déplacés syriens. Aujourd’hui, malgré tous les appels lancés dans les tribunes internationales pour le retour des déplacés syriens dans leur pays sécurisé en grande majorité, ils sont toujours au Liban. Nous les avons aidés et c’est normal mais c’était et c’est bien au-delà de nos moyens. Ce n’est pas normal ni moral que la communauté internationale fasse peser sur un si petit pays une charge aussi déstabilisante! ».
- Le Hezbollah et Israel
« J’ai eu des preuves qu’il n’y a pas d’entrepôts de munitions pour le Hezbollah dans le port de Beyrouth, c’est pourquoi j’ai écarté cette piste. En ce qui concerne l’hypothèse du missile israélien, beaucoup de citoyens affirment avoir vu des avions survoler le port avant l’explosion et certains évoquent un missile qui serait tombé sur l’entrepôt. Je n’écarte donc pas cette possibilité et j’ai demandé au Président Macron ainsi qu’à d’autres pays de nous fournir les photos satellites pouvant éclairer notre enquête ».
« Si sa priorité allait à l’Iran plutôt qu’au Liban, il ne participerait pas à la vie politique libanaise en faisant partie d’un bloc parlementaire ni en ayant des ministres au gouvernement depuis des années. Le Hezbollah suit et applique la loi libanaise. Il n’utilise ses armes qu’en tant que résistance pour défendre le pays contre Israël ».
« Non, le Hezbollah n’a pas attaqué les manifestants pacifiques à Beyrouth, aucun rapport de police ne l’indique. Quant à sa participation à la guerre en Syrie, j’ai déjà répondu à cette question en vous précisant qu’il n’est pas le seul ».
« L’existence du Hezbollah est liée à l’occupation israélienne des villages et terres du sud Liban. La résistance contre l’occupation est un droit naturel des peuples selon les conventions internationales. Lorsque la terre libanaise sera libérée, les habitants des villages dont est issu le Hezbollah reprendront une vie normale, et pourront rejoindre l’armée ou tout autre travail. Ce que je voudrais souligner ici, c’est que depuis la cessation des opérations militaires dans le sud en 2006, suite de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, aucune action militaire n’a eu lieu à partir des territoires libanais libérés contre la partie opposée, alors qu’Israël n’arrête pas ses violations aériennes et terrestres ».