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Le président américain répond aux questions des journalistes lors d'une conférence de presse organisée à la Maison-Blanche.

Le président américain Donald Trump a défendu ses partisans pour leur rôle présumé dans les récents affrontements.Photo : Reuters / Leah Millis

Radio-Canada

Le président américain s’est porté à la défense de Kyle Rittenhouse, un jeune partisan républicain arrêté et inculpé pour avoir tué dans la nuit du 26 août deux manifestants à Kenosha, dans le Wisconsin, et en avoir blessé un troisième avec un fusil semi-automatique.

Interrogé lundi en conférence de presse à la Maison-Blanche, à savoir s’il condamnait la fusillade survenue à Kenosha, Donald Trump a suggéré que l’adolescent âgé de 17 ans avait agi en légitime défense et qu’il avait été très violemment attaqué par des manifestants.

C’était une situation intéressante, a-t-il déclaré. Vous avez vu la même cassette que moi. Et c’est quelque chose qui fait l’objet d’une enquête et que nous examinons en ce moment même. Mais je suppose qu’il avait de très gros problèmes. Il aurait probablement été tué, mais l’enquête est en cours.

La ville de Kenosha connaît des émeutes raciales depuis qu’un Afro-Américain de 29 ans, Jacob Blake, a été grièvement blessé par la police le 23 août. Des tensions qui s’ajoutent au vaste mouvement Black Lives Matter, né il y a trois mois après la mort d’un autre Afro-Américain, George Floyd, sous le genou d’un policier blanc.

Trump ne rencontrera pas la famille de Jacob Blake

Donald Trump compte se rendre mardi à Kenosha, contre la volonté du gouverneur démocrate du Wisconsin. Le président n’a pas prévu de rencontrer la famille de Jacob Blake, a indiqué lundi la porte-parole de la Maison-Blanche.

À l’heure actuelle, le programme [du président américain] est de rencontrer les forces de l’ordre locales, des propriétaires de commerces, et il examinera les dégâts, a dit Kayleigh McEnany à la presse.

La Maison-Blanche a pris contact d’un côté avec le pasteur et de l’autre directement avec la famille de Jacob Blake, a-t-elle ajouté.

Le président américain a expliqué pour sa part avoir parlé au pasteur de la famille, un homme merveilleux, selon lui, mais pas directement avec les proches de Jacob Blake, car ils voulaient qu’il y ait un avocat.

Je ne pensais pas que c’était adéquat, a-t-il ajouté, ouvrant cependant la porte à une discussion directe avec la famille à l’avenir.

Joe Biden dénonce la violence et accuse Donald Trump de l’encourager

Le candidat à la Maison-Blanche Joe Biden a déclaré lundi que le président Donald Trump avait fait des États-Unis un endroit plus dangereux. Le démocrate a également dénoncé les débordements violents en marge des manifestations contre le racisme, tout en accusant son rival d’attiser les braises de l’agitation sociale.

Piller, ce n’est pas manifester. Mettre le feu, ce n’est pas manifester. Rien de tout cela n’a à voir avec les manifestations. C’est de l’anarchie, un point c’est tout, a déclaré Joe Biden lors d’un discours prononcé à Pittsburgh, en Pennsylvanie.

Les feux brûlent, mais nous avons un président qui attise les braises plutôt que de combattre les flammes, a ajouté l’ancien vice-président sous Barack Obama, qui affrontera le milliardaire républicain lors de la présidentielle américaine, le 3 novembre prochain.

Les images spectaculaires tournent en boucle aux États-Unis : celles du mouvement historique de colère contre le racisme qui dégénère parfois en émeutes, mais aussi d’un adolescent armé accusé d’avoir tué deux personnes la semaine dernière à Kenosha dans le Wisconsin, puis celles d’un convoi de centaines de véhicules pro-Trump défilant samedi dans le bastion progressiste de Portland, où une personne a été tuée par balles.

Le président a depuis longtemps abandonné tout leadership moral […] Il ne peut pas arrêter la violence, car pendant des années, il l’a fomentée.Joe Biden, candidat démocrate à la présidence américaine

Donald Trump est une présence toxique dans notre pays depuis quatre ans, date de son élection surprise, a poursuivi le démocrate, qui devance son rival dans les sondages.Trois policiers arrêtent un manifestant lors d'une manifestation contre la violence policière et l'injustice raciale.

Depuis la mort de l’Afro-Américain George Floyd sous le genou d’un policier blanc, le pays connaît un mouvement de contestation antiraciste de grande ampleur, ravivée ces derniers jours par un nouveau drame survenu à Kenosha, au Wisconsin.Photo : Reuters / Terray Sylvester

Joe Biden s’est présenté comme un pont entre les manifestants pacifiques, qui s’opposent à la violence policière qui touche de façon disproportionnée les Noirs américains, les élus locaux et les forces de l’ordre.

Je suis convaincu que je peux aussi amener la police à la table des négociations, a-t-il dit.

Un geste de réconciliation pour le démocrate qui reproche au président sortant d’avoir empoisonné les valeurs des États-Unis depuis sa prise de pouvoir, tout en ajoutant que Donald Trump tente, depuis l’arrivée de la pandémie, de se soustraire à ses responsabilités.

Le président républicain sortant n’est pas parvenu à protéger l’Amérique, prise à la confluence de crises historiques, avec plus de 180 000 morts relativement à la pandémie de COVID-19, qui a mis à genoux la première économie mondiale, et une vague de protestation contre le racisme et les brutalités policières, qui dégénèrent parfois.

Alors maintenant, il tente d’effrayer l’Amérique, a dit Joe Biden. C’est à cela que se résume toute sa campagne présidentielle : la peur.Le candidat démocrate Joe Biden prononce un discours.

Après le brusque arrêt en mars de sa campagne de terrain à cause de la pandémie de COVID-19, Joe Biden a repris les visites dans les États-clés où pourraient se jouer les prochaines élections présidentielles.Photo : Reuters / Alan Freed

Vétéran de la politique âgé de 77 ans, le candidat modéré a également répondu au président et à son équipe, qui le décrivent comme une marionnette aux mains de l’extrême gauche.

Vous connaissez mon histoire, l’histoire de ma famille. Alors, demandez-vous : est-ce que j’ai l’air d’un socialiste radical avec un penchant pour les pilleurs? Sérieusement!Joe Biden

L’ancien vice-président a défendu son propre bilan politique et a souligné les efforts de l’administration de l’ancien président Barack Obama pour éviter une récession, lors de l’effondrement économique de 2009. Les affirmations du Parti républicain le qualifiant de nuisible pour les emplois dans le secteur de l’énergie dans des régions comme l’ouest de la Pennsylvanie sont fausses, a-t-il ajouté.

Je n’interdis pas la fracturation. Permettez-moi de le répéter : je n’interdis pas la fracturation, peu importe combien de fois Donald Trump ment à mon sujet, a-t-il martelé.

Après le brusque arrêt en mars de sa campagne de terrain à cause de la pandémie, Joe Biden passe, avec ce voyage en avion, à la vitesse supérieure, en reprenant les visites dans les États pivots qui déterminent souvent le résultat des élections américaines en basculant d’un parti à l’autre.