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AFP

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a assuré dimanche au Caire que la France avait un « profond respect pour l’islam » lors d’une visite « d’apaisement » vis-à-vis du monde arabe, au sujet des caricatures du prophète Mahomet.

Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, le 28 octobre 2020.
Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Affaires étrangères, le 28 octobre 2020.

M. Le Drian a rencontré le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi, dans un entretien de deux heures. Il a ensuite tenu une réunion avec son homologue Sameh Choukry, dans le cadre de sa visite en vue d’un « travail d’apaisement », selon le ministère français des Affaires étrangères.

« J’ai rappelé et je rappelle ici le profond respect que nous avons pour l’islam », a affirmé le ministre français au cours d’une conférence de presse. « Ce que nous combattons c’est le terrorisme, le détournement de la religion, l’extrémisme », a-t-il ajouté en assurant qu’il venait « expliquer, si besoin était, ce combat » ainsi que « le combat (pour le) respect de la liberté de croire ».

M. Le Drian a également rencontré le grand imam d’Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, qui avait vivement critiqué la France peu après les propos de M. Macron, en assimilant la position de Paris à un « appel à la haine ». Début octobre déjà, Al-Azhar avait jugé « raciste » le discours de M. Macron contre le « séparatisme islamiste ». Dimanche, M. Tayeb a réitéré sa critique de la position française de défense de la liberté d’expression.

« Insulter le prophète est complètement inacceptable et nous poursuivrons quiconque manque de respect envers notre prophète devant les tribunaux internationaux », a écrit l’institution religieuse dans un communiqué à l’occasion de la visite du ministre français. Ce dernier a reconnu à l’issue de l’entretien avoir « constaté de nombreux points de divergences ». « Le grand imam a proposé de travailler ensemble à cette convergence commune (…) car c’est ensemble que nous devons combattre le fanatisme », a-t-il ajouté.

Le ministre français doit ensuite se rendre au Maroc, où il s’entretiendra lundi avec plusieurs hauts responsables du royaume.

Emmanuel Macron avait défendu la liberté de caricaturer en promettant de ne pas « renoncer aux caricatures », lors d’un hommage national au professeur Samuel Paty, décapité par un islamiste le 16 octobre, pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet.

Dans certains pays à majorité musulmane, des fidèles ont réagi avec colère aux propos du président français, dont des portraits ont été brûlés lors de manifestations et une campagne a été lancée pour boycotter les produits de l’Hexagone. Les relations sont au beau fixe entre Paris et Le Caire.