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Agence France-Presse
L’Arabie saoudite, touchée de plein fouet par la crise sanitaire et la chute des prix de brut, a annoncé mardi un déficit budgétaire de 79 milliards de dollars américains pour l’année 2020, ce qui représente un peu plus du double du déficit précédent.
Il est prévu que le déficit budgétaire augmente à environ 298 milliards de rials à la fin 2020, et nous prévoyons de le réduire d’ici fin 2021 à 141 milliards de rials [48 milliards de dollars]
, a indiqué le ministère des Finances dans un communiqué.
Le pays prévoit de dépenser 990 milliards de rials (335 milliards de dollars) en 2021, une forte baisse par rapport à cette année, selon le communiqué.
En décembre 2019, le royaume saoudien avait anticipé un déficit budgétaire en hausse, mais à hauteur de 50 milliards de dollars, sur fond déjà de baisse de la production pétrolière et des prix.
Plus grande économie du monde arabe et premier exportateur de brut du monde, cette riche monarchie du Golfe a annoncé en mai un plan d’austérité prévoyant un triplement de la taxe sur la valeur ajoutée et la fin des allocations mensuelles à ses citoyens, en réaction à la chute historique du prix et de la demande du pétrole, et à la pandémie de COVID-19.
À la même époque, le royaume a dit qu’il prévoyait d’emprunter près de 76 milliards de dollars sur l’année pour financer son déficit budgétaire.
Le déficit en 2019 a atteint environ 44 milliards de dollars.
Riyad a emprunté ces dernières années plus de 126 milliards de dollars et a puisé dans ses réserves pour combler ces déficits.
Le royaume prévoit une croissance de 3,2 % en 2021, après une contraction de l’économie anticipée à 3,7 % cette année, selon le communiqué du ministère des Finances.
En octobre, le Fonds monétaire international (FMI) avait estimé que l’économie de l’Arabie saoudite devait se contracter de 5,4 % en 2020.
Cette année a été difficile à l’échelle mondiale, et des mesures et des initiatives exceptionnelles ont dû être prises
, a dit le roi Salmane d’Arabie saoudite.
Il a souligné que le budget de l’année 2021 donnerait la priorité à la protection de la santé des citoyens et des résidents et à leur sécurité. Les efforts continueront pour freiner les effets de cette pandémie
.
La mosquée sainte de La Mecque vide.
En raison de la pandémie, les autorités saoudiennes ont revu à la baisse le nombre de participants au hadj, le grand pèlerinage de La Mecque, qui a eu lieu cette année entre la fin de juillet et le début d’août.
Une dizaine de milliers de fidèles seulement, résidant en Arabie saoudite, ont pu l’effectuer, contre quelque 2,5 millions de participants venus du monde entier en 2019. Et cela a privé l’Arabie saoudite d’importants revenus, alors que Riyad espérait pouvoir accueillir tous les ans 30 millions de pèlerins d’ici à 2030.
L’Arabie saoudite est le pays le plus touché par la pandémie parmi les monarchies arabes du Golfe, avec plus de 360 000 cas recensés officiellement, dont plus de 6000 décès.