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Dans une vidéo diffusée jeudi, le président américain a condamné les violences survenues à Washington et assuré que les coupables allaient « payer ».

AFP

Changement de ton radical à la Maison-Blanche. Le président sortant Donald Trump s’est dit « scandalisé par la violence, l’anarchie et la pagaille » perpétrées par ses sympathisants au Capitole mercredi. « À ceux qui ont commis des actes de violences ou de destruction, vous ne représentez pas notre pays. Et à ceux qui ont enfreint la loi, vous paierez », a-t-il assuré dans une vidéo publiée jeudi 7 janvier 2021 sur son compte Twitter.

Donald Trump a également assuré vouloir une transition du pouvoir « sans accrocs » et a appelé à la « réconciliation », au lendemain de violences perpétrées par ses partisans au Capitole. « Le Congrès a certifié les résultats (de l’élection présidentielle). Une nouvelle administration prêtera serment le 20 janvier », a-t-il poursuivi. « Je vais désormais me concentrer sur une transition de pouvoir ordonnée et sans accrocs », a-t-il indiqué, sans cependant jamais mentionner le nom de son successeur Joe Biden. « L’heure est à l’apaisement et à la réconciliation », a-t-il encore dit.

Quelques heures plus tôt, Joe Biden avait accusé le locataire de la Maison-Blanche d’avoir « déchaîné un assaut sans merci contre les institutions » démocratiques américaines, après l’invasion du Capitole par ses partisans mercredi. « Hier était à mes yeux l’un des jours les plus sombres de notre Histoire », avait-il déploré, qualifiant ceux qui ont participé à ces troubles de « terroristes ».

Le prochain président américain, qui s’installera à la Maison-Blanche dans 13 jours, s’était également dit convaincu que des manifestants antiracistes auraient été traités « très différemment » des partisans de Donald Trump qui ont semé le chaos à Washington la veille. « Ils auraient été traités très, très différemment que la foule hargneuse qui a envahi le Capitole. Nous savons tous que c’est vrai, et c’est inacceptable », avait-il dénoncé depuis son fief de Wilmington.

Deux ministres démissionnent

La ministre américaine de l’Éducation, Betsy Devos, est devenue jeudi la deuxième membre du cabinet de Donald Trump à annoncer sa démission. « Il est indéniable que votre rhétorique a eu un impact sur la situation, et c’est un point de bascule pour moi », accuse la ministre dans une lettre adressée à Donald Trump, dont plusieurs médias américains ont obtenu la copie. La ministre des Transports Elaine Chao avait annoncé plus tôt dans la journée sa démission, mentionnant son « trouble » face à l’invasion du Capitole. « Notre pays a vécu un événement traumatisant, totalement évitable […], qui m’a tellement troublée que je ne peux pas l’ignorer », avait justifié dans un communiqué celle qui est à la ville l’épouse du chef des sénateurs républicains Mitch McConnell.

Jeudi, la présidente démocrate de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a de son côté affirmé qu’écarter Donald Trump du pouvoir était une « urgence de la plus haute importance », l’accusant avec ses sympathisants d’avoir participé à une « tentative de coup d’État ». Elle a exhorté le vice-président Mike Pence à invoquer « immédiatement » le 25e amendement de la Constitution pour déclarer Donald Trump « inapte » à gouverner, en disant espérer avoir sa réponse « aujourd’hui ». S’il n’agit pas, le Congrès « pourrait être prêt à avancer vers une procédure de destitution », a-t-elle ajouté.

Au pouvoir depuis 2017, Donald Trump a déjà été visé au Congrès par une infamante procédure de destitution fin 2019. Il avait été acquitté au Sénat, à majorité républicaine, début 2020. De nouveaux articles d’«  impeachment » ont été préparés par l’élue démocrate Ilhan Omar. Mais cette procédure est longue et peu susceptible d’aboutir avant la prestation de serment de Joe Biden le 20 janvier.