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Mathieu Bock-Côté

Depuis quelques mois, une formule revient en boucle, sans qu’on sache vraiment qu’en faire : il faudrait vivre avec le virus.

Trop souvent, elle était utilisée par ceux qui contestaient la légitimité des mesures sanitaires, quelles qu’elles soient, sans la moindre nuance.Mais l’hebdomadaire Marianne, qui n’a rien d’une brochure complotiste, nous invite à la prendre au sérieux. 

Confinement

Elle repose sur une idée simple : la crise que nous traversons va durer, le vaccin ne viendra pas tout régler d’un coup, d’autant qu’il arrive goutte à goutte, et que le virus semble avoir quelques variants dans ses poches. 

L’avenir semble terriblement incertain. 

Dès lors, une fois que nous aurons traversé la présente vague et que la situation semblera un temps sous contrôle, il faudra sortir de la logique d’urgence et commencer à penser à long terme. Le confinement ne peut être qu’une solution temporaire. Ce peut être une épreuve, cela ne saurait être un destin. Il ne saurait se banaliser.D’autant que nous n’avons pas les moyens d’un confinement perpétuel qui, à terme, étouffera toute la vie économique. Actuellement, nos dirigeants sont hantés par une question : quel secteur de l’activité sociale peuvent-ils fermer qu’ils n’ont pas encore fermé ? 

Une question inverse devrait bientôt les obséder : comment restaurer les libertés en tenant compte du contexte sanitaire ? Comment déconfiner la société intelligemment ?

Cette question sera indissociable d’une adaptation durable du système de santé à l’épidémie. Vivre avec le virus ne veut pas dire vivre comme si le virus n’existait pas ou comme s’il ne devait pas transformer nos vies.   

Libertés

Mais cela implique d’y adapter l’ensemble des activités, de la construction au théâtre, en passant par les restaurants et même les voyages, en ayant toujours en tête la protection des groupes vulnérables. Il faudra probablement profiter de l’été pour marquer la transition. Pour l’instant, on manque d’imagination.

JDQ