Étiquettes
Nicolas BOUREZ, Directeur d’école
Le collège des Eucalyptus à Ollioules dans le Var ne sera pas rebaptisé collège Samuel Paty. Les enseignants, qui se sont majoritairement opposés au changement de nom, se retrouvent une fois de plus dans le viseur des belles âmes. Un peu trop facile.

L’actualité montre encore que l’éducation nationale est bien mal portante. Mais elle nous montre aussi que les donneurs de leçons, eux, sont très en phase avec le sport national, décrier les enseignants, qui se veut au courage ce que le caillou est à l’édifice d’une vraie maison sanctuarisée que serait l’école, abritée de la tourmente qui fait sans cesse chavirer notre Nation France. N’est-ce pas trop facile de tirer sur l’ambulance, alors qu’à l’arrivée du parcours si chaotique, il n’y aura plus personne pour soigner les blessés ?
Qui est sûr de son courage ? Qui pense que la protection des enfants passe avant toute autre considération ? Qui ne pense qu’à l’abri du danger, bien calé dans son fauteuil ?
Alors, je ne donnerai aucune leçon à quiconque, car il est bien simple de dire le fameux « y’a qu’à faut qu’on », et ensuite de laisser les autres se débrouiller de la situation.
Le collège « Les Eucalyptus » ne se nommera pas Samuel Paty. C’est entendu. En revanche, qui a salué le fait qu’il se trouve dans la rue Arnaud Beltrame ? Qui s’est ému des 89 % des parents qui n’ont pas souhaité voter pour ce changement de nom ?
Non, il est plus facile de parler des 100 % des enseignants qui ont voté contre également.
Alors que les nombreux parents représentent au bas mot dix fois plus que le peu de profs de ce collège, et que tous, sûrement après concertation, ont opté pour la sécurité de leurs enfants, ou de leurs élèves. J’aurais vraisemblablement voté pour que le collège se nomme Samuel Paty, car je suis profondément convaincu que le temps est maintenant à la résistance active face à ce fléau qui nous ronge de l’intérieur qu’est l’islamisme.
En revanche, en cas d’attaque terroriste rue Beltrame, collège Paty, belle cible pour un islamiste complètement détraqué, combien de personnes dans la seconde pour condamner ces mêmes profs qui auraient voté pour le nouveau nom, et ainsi mis leurs élèves en danger ? Alors quoi faire dans ces conditions, quand chacun sait pertinemment que les enseignants auront toujours tort, le dernier mot revenant à leurs détracteurs qui parlent plus fort, et de plus loin. Qui pour accompagner ces profs face aux élèves et à leurs parents alors que tous les jours dans leurs salles de classe, et dans leurs établissements, ils se démènent seuls ?
C’est la raison qui me fait penser que seules les collectivités locales auraient dû être consultées pour acter un éventuel changement de nom. Donc la municipalité, et le département qui gère les collèges, au sein de leurs conseils respectifs, mais en aucun cas la communauté éducative qui ne peut pas porter seule cette responsabilité. C’est trop délicat pour un parent et un enseignant, et je suis les deux, de décider et éventuellement ensuite d’avoir à assumer un attentat aux nombreuses victimes…
La société se trompe de cible en mettant une nouvelle fois l’école au pilori, quand c’est à l’ensemble de la population de réagir enfin, et de s’élever face à ceux qui veulent notre destruction.
Quand le courage rime avec absence d’action, il est inévitablement plus simple. Il serait temps que chacun s’interroge dans son fauteuil sur sa façon d’être courageux…