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Trois hommes portant masque discutent debout devant une rangée de drapeaux.
Le chef de la délégation iranienne, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, en discussion avec des diplomates à Vienne.Photo : Getty Images / –

Agence France-Presse

Les négociateurs sur le nucléaire iranien, qui se sont retrouvés mardi à Vienne après une pause de quelques jours, ont convenu « d’accélérer le processus », selon Téhéran, pour sauver l’accord.

Les représentants des États toujours associés à l’accord (Iran, Chine, Russie, France, Allemagne, Royaume-Uni) se sont réunis pendant moins de deux heures dans un hôtel de luxe de la capitale autrichienne, entamant ainsi une troisième séquence dans ces pourparlers qui ont débuté le 6 avril.

De retour à Vienne […] pour avancer vers nos objectifs, a tweeté à l’issue de la rencontre le diplomate européen Enrique Mora, qui chapeaute les pourparlers.

Selon le ministère iranien des Affaires étrangères, les participants ont décidé de passer à la vitesse supérieure. Les activités des groupes d’experts vont s’enchaîner rapidement, a-t-il indiqué dans un communiqué.

Il s’agit d’une semaine très importante, a réagi à la sortie l’ambassadeur chinois Wang Qun, seul à s’exprimer, alors que les lieux sont fermés à la presse pour cause de restrictions sanitaires liées à la COVID-19.

Nous observons des progrès majeurs, mais d’importantes différences demeurent à ce moment critique, a-t-il ajouté. Nous espérons que toutes les parties vont maintenir l’élan actuel pour résoudre la question au plus vite.

Une tâche immense

Les différents protagonistes s’étaient quittés le 20 avril sur des avancées, mais ils avaient aussi prévenu que la tâche à accomplir demeurait immense pour rétablir ce pacte.

L’accord est moribond depuis le retrait des États-Unis de Donald Trump en 2018 et le retour dans la foulée des sanctions américaines à l’encontre de Téhéran.

Le chemin à parcourir est plus long que celui déjà parcouru, avait commenté plus tôt en avril le porte-parole de la diplomatie américaine, Ned Price.

Il évoquait des difficultés en raison du caractère indirect des négociations, l’Iran refusant de se trouver dans la même pièce que les États-Unis.

Dans une tribune publiée lundi sur le site espagnol Politica Exterior, M. Mora fait état de nombreux obstacles.

Il mentionne la politique intérieure à Téhéran et Washington, où l’accord a probablement plus de détracteurs que de partisans, avec la peur à chaque minute des négociations d' »aller trop loin » dans les propositions, qu’il s’agisse pour les États-Unis de la levée des sanctions et pour l’Iran du retour à ses engagements nucléaires.

Avant les élections en Iran?

Il s’agit d’écrire noir sur blanc quelles mesures punitives le gouvernement américain de Joe Biden est prêt à lever et comment l’Iran compte renouer en échange avec les restrictions nucléaires dont il s’est affranchi.

Outre ceux déjà existants sur ces deux volets, un troisième groupe va entamer les travaux pour examiner l’enchaînement possible des étapes pratiques afin de remettre sur les rails cet accord censé empêcher la République islamique de se doter de l’arme atomique.

En ce qui concerne le calendrier, l’espoir est de parvenir à un résultat concret d’ici fin mai, avant les élections iraniennes, selon une source diplomatique contactée par l’AFP.

Tension dans le golfe Persique

La marine américaine a lancé lundi des tirs de sommation à l’intention de trois bateaux des garde-côtes iraniens qui s’étaient trop approchés de deux de ses navires de guerre dans le Golfe, a annoncé mardi la Ve flotte américaine.

Vers 20 h locales, trois vedettes rapides de l’unité des garde-côtes du Corps des Gardiens de la révolution se sont approchées à moins de 70 mètres du patrouilleur de la marine américaine USS Firebolt et du bateau des garde-côtes américains Baranoff, selon une porte-parole de la Ve flotte basée à Bahreïn.

Les équipages américains ont lancé plusieurs avertissements verbaux aux équipages iraniens, par les radios de bord ainsi qu’au mégaphone, mais les vedettes iraniennes ont poursuivi leurs manœuvres, a-t-elle indiqué. L’équipage du Firebolt a alors tiré plusieurs coups de semonce et les bateaux des Gardiens de la révolution se sont éloignés.

Selon la marine américaine, les deux navires des États-Unis effectuaient des patrouilles de routine dans les eaux internationales.

Il s’agit du deuxième heurt entre la marine américaine et des bateaux iraniens depuis le début de l’année. C’est la première fois depuis 2017 que la marine américaine en vient à lancer des tirs d’avertissement.

La Ve flotte avait révélé plus tôt mardi que des bateaux des Gardiens de la révolution iraniens s’étaient approchés de manière agressive de deux navires américains dans le Golfe le 2 avril.

Un navire iranien Harth 55 ainsi que trois vedettes rapides s’étaient alors approchés à environ 64 mètres des navires américains Wrangell et Monomoy, qui effectuaient des patrouilles de routine dans le Golfe. Le Wrangell avait manoeuvré pour éviter la collision tout en faisant retentir cinq brefs coups de corne.