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Une explosion près d'un immeuble à Gaza.
Une explosion près de la tour abritant les bureaux d’Associated Press et d’Al Jazeera, lors de frappes de missiles israéliens dans la ville de Gaza.Photo : Reuters

Agence France-Presse

Les avocats mandatés par le propriétaire gazaoui de la tour abritant les locaux de médias détruite par l’armée israélienne ont confirmé qu’ils déposeraient vendredi une plainte à la Cour pénale internationale (CPI).

La plainte, dont une copie a été remise à l’AFP, déclare que la destruction le 15 mai du bâtiment où se trouvaient l’agence de presse Associated Press et la chaîne télévisée Al Jazeera est un crime de guerre.

Cet immeuble a été détruit sans aucun motif. C’est donc un crime de guerre, a déclaré à l’AFP Me Gilles Devers, un des avocats du plaignant, depuis le siège de la CPI à La Haye, où se trouvaient une dizaine d’activistes défendant la cause palestinienne.

L’armée israélienne avait affirmé que des équipements militaires du Hamas, le mouvement islamiste au pouvoir dans l’enclave, se trouvaient dans la tour frappée par ses avions de combat.

Mais l’avocat français a contredit ces affirmations. Cette prétendue présence de la résistance armée ne repose sur rien. Nous dénions toute crédibilité à la parole des généraux et des responsables politiciens israéliens, a-t-il martelé.

Toujours selon Me Devers, les attaques contre les médias sont devenues systématiques dans la bande de Gaza. La plainte rapporte la destruction d’une vingtaine de locaux de médias.

Jawad Mehdi, propriétaire de la tour Jala, a indiqué le 15 mai qu’un officier israélien du renseignement l’avait prévenu avant la frappe qu’il disposait d’une heure pour faire évacuer le bâtiment. Il a demandé 10 minutes supplémentaires pour que les journalistes puissent emporter leur équipement, mais a essuyé un refus.

Pour Me Devers, le symbole de cette première plainte déposée à la CPI est fort, et montre aux Palestiniens que les crimes commis à Gaza seront tous jugés à La Haye.

Reporters sans frontières saisit la CPI

L’organisme Reporters sans frontières (RSF) a saisi la CPI le 17 mai et demande à la procureure de déterminer si ces bombardements constituent un crime de guerre.

Selon RSF, durant la première semaine du conflit, les locaux de 23 médias locaux ont été détruits par des frappes aériennes israéliennes ciblées.

L’ONG a indiqué dans son communiqué que les bombardements israéliens ont visé dans la nuit du 11 au 12 mai la tour Jawhara qui abrite les bureaux de 14 médias à Gaza […]. Le jeudi 13 mai, la tour Al Shorouk a été également détruite, ainsi que les sept médias qui s’y trouvaient.

L’armée israélienne assure avoir ciblé des entrepôts d’armes du Hamas cachés dans des bâtiments civils.