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(Genève) Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU tient jeudi une réunion extraordinaire pour débattre de la création d’une commission d’enquête internationale sur les atteintes aux droits de la personne dans les territoires palestiniens occupés et en Israël.
Agence France-Presse
La réunion se tient à la demande du Pakistan, en tant que coordinateur de l’Organisation de la coopération islamique, et des autorités palestiniennes.
Lors de cette réunion, les pays examineront la « grave situation des droits humains » dans les territoires palestiniens occupés, y compris à Jérusalem-Est et en Israël, avait précisé l’ONU le 20 mai dans un communiqué.
Le projet de résolution demande que la commission examine « toutes les violations présumées du droit humanitaire international et toutes les violations et abus présumés du droit international des droits de l’homme » ayant abouti aux récentes tensions israélo-palestiniennes.
Du 10 au 21 mai, 253 Palestiniens ont été tués par des frappes israéliennes dans la bande de Gaza, parmi lesquels 66 enfants et des combattants, selon les autorités locales. En Israël, les tirs de roquettes depuis Gaza ont fait douze morts parmi lesquels un enfant, une adolescente et un soldat, d’après la police.
Causes profondes
La portée de la résolution dépasse largement le plus récent conflit.
Le texte demande que la commission étudie « toutes les causes profondes des tensions récurrentes […], y compris la discrimination et la répression systématiques fondées sur l’identité nationale, ethnique, raciale ou religieuse ».
La session du Conseil-la plus haute instances des Nations unies dans ce domaine-débutera jeudi à 8 h GMT avec une déclaration de Michelle Bachelet, la Haute-commissaire aux droits de l’homme.
Le ministre des affaires étrangères palestinien Riyad al-Maliki devrait s’adresser à l’assemblée tout comme l’ambassadrice d’Israël auprès de l’ONU à Genève Meirav Eilon Shahar.
L’enquête doit se concentrer sur l’établissement des faits et collecter preuves et éléments qui pourraient être utilisés dans le cadre de poursuites judiciaires et dans la mesure du possible identifier les coupables pour qu’ils puissent être jugés.
« Impunité systémique »
« Une impunité de longue date et systémique » a « miné tous les efforts pour arriver à une solution juste et pacifique », accuse le texte.
S’il devait passer, ce serait la première fois que le Conseil mettrait sur pied une commission d’enquête avec un mandat sans durée fixée à l’avance.
Le mandat d’autres commissions d’enquête, comme celle sur la Syrie doivent être renouvelés tous les ans.
L’ambassadeur du Pakistan auprès de l’ONU à Genève Khalil Hashmi, a déclaré à des journalistes mercredi que le plus récent conflit n’était que le dernier en date d’un long cycle et il a dit espérer qu’elle passerait par consensus.
20 des 47 membres du Conseil étaient parmi les 66 pays qui ont soutenu la demande de la tenue d’une session extraordinaire.
Lors de l’annonce de la réunion, l’ambassadrice d’Israël auprès de l’ONU à Genève, Meirav Shahar, a dénoncé une convocation qui « prouve que cette instance à un programme anti-israélien » et a appelé les États membres à s’opposer à la réunion.
Israël est en effet le seul pays avec un point fixe à l’ordre du jour de chaque session du Conseil, une des raisons pour lesquelles les États-Unis, sous la présidence de Donald Trump, avaient quitté l’organisation. Le nouveau président Joe Biden a fait revenir les États-Unis en tant que pays observateur.