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La crise ? Quelle crise ? En pleine pandémie et alors que 100% de ses membres touchent des aides publiques liées au COVID-19, le CAC40 réussit l’incroyable performance de verser près de 51 milliards d’euros à ses actionnaires (+22%), soit l’équivalent de 140% des profits qu’il a réalisés en 2020. BlackRock et les grandes familles capitalistes françaises en sont les grands bénéficiaires, avec le soutien tacite de l’État français qui touche lui aussi une part de ces dividendes.
Malgré les aides publiques massives, la tendance de long terme à supprimer des emplois en France s’accélère
Plus de 80% des groupes du CAC40 ayant recours au chômage partiel ont versé un dividende en 2020 ou 2021, y compris des groupes soupçonnés d’en avoir abusé. Dans le même temps, le CAC40 prévoit de supprimer 62 486 emplois dans le monde et 29 681 en France. Les actionnaires du CAC40 reçoivent l’équivalent de 815 000 euros par emploi supprimé. Qu’ils aient continué à verser de généreux dividendes malgré la crise sanitaire (Danone, Sanofi, Total) ou qu’ils aient dû être sauvés à grand renfort de milliards d’euros par les pouvoirs publics (Renault, Safran), les piliers du CAC40 se rejoignent dans la même stratégie de long terme de réduction de leurs effectifs, notamment en France.
Des PDG plus choyés qu’il n’y paraît
Au printemps 2020, les dirigeants du CAC40 s’étaient engagés à réduire leur rémunération « par solidarité ». Loin des 25% recommandés par l’AFEP,les PDG ont réduit leur rémunération de 8,1% en moyenne. Dix d’entre eux n’ont pris aucune initiative en la matière, et sept ont même augmenté leur rémunération en 2020 malgré la pandémie, à savoir les PDG d’Atos, Teleperformance, Renault, Kering, Publicis, Vivendi, Crédit agricole et Saint-Gobain.
La France, championne d’Europe
Avec155 milliards d’euros débloqués pour soutenir les entreprises entre mars et décembre 2020, la France est, selon les données publiées par la Commission européenne, championne d’Europe en la matière. Ces 155 milliards viennent s’ajouter aux 150 milliards d’aides aux entreprises déjà en place avant la pandémie. Sans conditionnalité sociale, écologique et fiscale digne de ce nom.
Pour la transparence et la conditionnalité des aides
Plus d’un an après le début de la pandémie, rien ne justifie que ni le législateur ni le citoyen ne sache précisément qui a bénéficié, et pour quel montant, de l’argent public. En écartant sans ménagement toutes les mesures proposant que les grands groupes soutenus par les ressources publiques ne versent pas de dividendes, décarbonent leur outil de production ou se retirent des paradis fiscaux,l’exécutif a refusé d’activer un formidable levier pour dessiner les contours d’une économie plus soutenable, plus juste et solidaire.